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LE CULTE À
LA COLLINE GOVARDHANA
Dans ce chapitre, le Seigneur Śrī Kṛṣṇa écrase l’orgueil d’Indra en interdisant un sacrifice qui lui était destiné et en le substitant à celui de l’adoration de la colline Govardhana.
Lorsque Śrī Kṛṣṇa vit les pâtres s’affairer à préparer un sacrifice en l’honneur d’Indra, Il s’en enquit auprès de leur roi, Nanda. Nanda expliqua que la pluie répandue par Indra permet de maintenir en vie tous les êtres vivants, et donc, ce sacrifice serait accomplit pour le satisfaire.
Kṛṣṇa répondit:
« C’est uniquement du fait du karma que les êtres vivants prennent naissance dans un certain corps, et y font l’expérience de diverses formes de bonheur et de souffrance, puis l’abandonnent lorsque le karma qui s’y rapporte s’épuise. C’est donc le karma seul qui est notre ennemi, notre ami, notre guru et notre seigneur, et Indra ne peut rien faire pour modifier le bonheur et la détresse de quiconque, car chacun est étroitement lié par ses réactions karmiques. Les modes d’influences de la nature matérielle, la vertu, la passion et l’ignorance, entraînent la création, le maintien et la destruction de ce monde. Les nuages produisent la pluie lorsqu’ils sont poussés par le mode d’influence de la passion, et les pâtres prospèrent en protégeant les vaches. De plus, la résidence des pâtres se trouve dans la forêt et sur les collines. Aussi, vous devriez offrir un culte aux vaches, aux brāhmaṇas et à la colline Govardhana. »
Après que Kṛṣṇa eut parlé ainsi, Il s’arrangea pour que les pâtres puissent rendre un culte à la colline Govardhana avec tous les accessoirs recueillis pour le sacrifice à Indra. Il prit alors une forme transcendantale énorme et sans précédent et dévora toute la nourriture et les autres offrandes présentées à Govardhana. Ce faisant, il proclama à la communauté des pâtres que, bien qu’ils aient adoré Indra pendant très longtemps, il n’était jamais apparu en personne, alors que Govardhana s’était manifestée sous leurs yeux et avait mangé leurs offrandes de nourriture. C’est pourquoi, tous devraient maintenant offrir leurs hommages à la colline Govardhana. Le Seigneur Kṛṣṇa se joignit alors aux pâtres pour offrir des hommages à Sa nouvelle forme.
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Shrimad-Bhagavatam 10.24.4
etad brūhi mahān kāmo mahyaṁśuśrūṣave pitaḥ |
na hi gopyaṁ hi sādhūnāṁ kṛtyaṁ sarvātmanām iha ||
“Je vous prie de m’en parler, ô père, j’ai un grand désir de l’apprendre et Je suis prêt à écouter. Les gens vertueux n’ont rien à cacher de ce qu’ils font ici-bas, parce qu’ils sont ouverts et considèrent tous les autres comme égaux à eux-mêmes, parce qu’ils n’ont aucune conception du « mien » ou de « l’autre », et parce qu’il n’y a pour eux ni ami, ni indifférent, ni ennemi.”
COMMENTAIRE DE VISVANATHA CAKRAVARTI THAKURA
viśvanāthaḥ:
Dans son commentaire, Visvanatha Cakravarti Thakura explique:
nanu bālakasya tava kim etat praśnena ? tatrāha — mahān kāmo’bhilāṣo mamātra vartate | yad vā, mahān kāmo yuṣmad-ādīnām atra dṛśyate, ata eva taṁ mahyaṁśuśrūṣave śuśrūṣuṁ māṁ prīṇayitum ity arthaḥ | rahasyatvād anatikovida-bālakādiṣu vaktum anarham iti cet, tatra svasyātikovidatvam ukti-vaicitryaiva dyotayann āha — nahīti | sarva evātmāna ātma-yuktyā yeṣāṁ teṣām ||4||
Si Nanda Maharaja avait répondu:
“Nous sommes affairés à nous préparer pour le sacrifice que nous allons accomplir.”
Alors Kṛṣṇa aurait demandé:
“Quel est le but de ce sacrifice? Quel déva sera adoré à travers ce sacrifice? Qui l’accomplira et avec quels accessoirs ?”
Nanda Maharaja aurait répondu: « Tu n’es qu’un simple enfant. Pourquoi poses-Tu de telles questions ? »
Alors Kṛṣṇa réponderait:
“J’ai un vif désir (mahan–kama) de savoir.”
Ou le sens pourrait être;
“Puisque vos attentes sont grandes, aussi, veuillez Me dire car Je veux entendre.”
Shrimad-Bhagavatam 10.24.5
asty asva-para-dṛṣṭīnām amitrodāsta-vidviṣām |
udāsīno’rivad varjya ātmavat suhṛd ucyate ||
“[Si pourtant on admet ces distinctions] il faut éviter l’indifférent comme un ennemi, dit-on, et traiter l’ami comme un autre soi-même.”
COMMENTAIRE DE VISVANATHA CAKRAVARTI THAKURA
viśvanāthaḥ:
Dans son commentaire, Visvanatha Cakravarti Thakura explique:
ata evāyaṁ svo’ntaraṅgaḥ, ayaṁ paro bahiraṅga iti na vidyate dṛṣṭir yeṣāṁ teṣāṁ, ata eva tad-bhedā mitrodāsīna-vidveṣā na santīty āha — amitreti | gṛhasthā vayam evaṁ-bhūtāḥ sādhavo bhavituṁ na śaknuma iti cet, tad api mayy etad gopayituṁ na yujyata ity āha — udāsīno’rivad iti | tulyārthakavati pratyayenāriṇā tulya udāsīno varjya ity arthaḥ | ari-sādharmyaṁ cāsyāri-mitratvenāpacikīrṣāpattvāt, na tv apakārakatvād iti jñeyam | ata eva, yo vipakṣa-suhṛt-pakṣaḥ sa taṭastho nigadyate [u.nī. 9.7] ity ujjvala-nīlamaṇau tal-lakṣaṇaṁ dṛṣṭam | yas tūdāsīno nāriṇo tulyo nāpi suhṛdā tulyaḥ, sa tu na varjyo nāpy upādeyaḥ sva-kṛtyeṣv iti | ata eva sa noṭṭaṅkitaḥ | suhṛd ātma-mitratvād ātmavad viśvāsya ity arthaḥ | ahaṁ tu putraḥ suhṛdaḥ sakāśād apy antaraṅga ity arthaḥ ||5||
Anticipant que l’un des pâtres puisse dire:
“Comme il s’agit d’une affaire privée, nous ne devrions pas en parler à un petit garçon peu intelligent”, Kṛṣṇa prononce les déclarations suivantes qui révèlent qu’Il est très érudit.
Kṛṣṇa dit,
“L’homme de bon caractère voit autrui au même niveau que lui-même. Il ne fait pas de distinction entre l’ami, l’ennemi et la partie neutre. Aussi, tu dois Me faire confiance et Me révéler l’objectif du sacrifice.”
Nanda Maharaja réplique:
“Nous ne sommes que des maîtres de maison et ne pouvons suivre de telles normes propres aux êtres saints.”
Pour répondre à cette objection, Kṛṣṇa dit:
“Celui qui est indifférent peut être évité comme un ennemi”.
L’Ujjvala-nilamani définit le tatastha, ou personne neutre, comme suit:
“Un ami du groupe adverse”.
La personne neutre n’est ni un ennemi ni un ami, et ne doit être ni évitée ni acceptée. Elle est donc incluse parmi les personnes à éviter.
Kṛṣṇa poursuit:
“Oui, mais on doit avoir foi en l’ami comme en son propre moi. Je suis plus qu’un ami, Je suis un membre intime de la famille.”
Classe donnée par Babaji Satyanarayana Dasa (Vidéo en anglais)
Shrimad-Bhagavatam 10.24.04-05: Pour écouter la vidéo cliquez sur ce “LIEN”
Durée: 16min 28sec
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