Jiva Gosvami


La douceur de Krishna

On entend souvent parler de la “douceur” de Krishna…

Immédiatement on ressent cela comme quelque chose de tendre de sucré, du velours pour le regard et une caresse pour le toucher….

En réalité il faut entendre ce que dit JIVA GOSWAMI pour savoir ce que cette DOUCEUR signifie.

LES SUJETS QUI TRAITENT DE KRISHNA NE SONT GUÈRE GOÛTÉS TANT QU’UN DÉVOT N’A PAS ATTEINT LE NIVEAU DE RUCI. A CE STADE IL SAVOURE MADHURYA ANUBHAVA, RÉALISATION DE LA DOUCEUR, DE L’AFFABILITÉ, DE LA BONTÉ, DE LA MANSUÉTUDE DE KRISHNA.

Jiva Goswami dit: Cette réalisation signifie savourer la forme de Krishna, Ses qualités et Ses lilas hors du commun.

À ce stade l’ennui, ou la monotonie ne sauraient jamais gagner l’esprit du disciple. On retrouve dans le début du Bhagavatam une citation qui illustre ce stade:

“Ô Suta jamais nous ne ressentirons la moindre LASSITUDE À ÉCOUTER LES LILAS DU SEIGNEUR, CAR ELLES SONT PLUS TENDRES ET DOUCES À CHAQUE INSTANT POUR CEUX QUI CONNAISSENT LE SENS DU MOT RASA.”

(BHAGAVATAM 1.1.19 )


Ce que dit Jiva Goswami du mantra

Jiva Goswami dit sur le mantra:

Krishna est connu comme HARI car il emporte au loin les pêchés et les 3 types de souffrances que les êtres ont accumulées durant leurs millions de naissances passées.

Il soulage de ce poids ceux qui se souviennent de Lui.
La racine KRS montre le pouvoir d’attraction extrême de Krishna.
le suffixe NA exprime la joie absolue, le bonheur total.
Le sommet de ces deux caratéristiques est appelé par les érudits Brahman suprême.

Les yogis trouvent leur plaisir dans la contemplation de l’Être Suprême qui est un aggrégat de savoir, d’existence et de plaisir absolu. De ce fait le Param brahman est aussi appelé RAMA.


Vilasa Manjari

C’est dans la forme de Jiva Goswami que Vilasa Manjari est venue pousser le mouvement d’extase absolue de Chaitanya Mahaprabhu.

Sa résidence se trouve au nord du kunja de Visakha. Son corps a la couleur de l’or en fusion. Son sari est de la couleur des abeilles.

Guna Manjari est de nature daksina prakara (soumise mais resistante tout de même. Vilasa Manjari est vama mridvi (conflictuelle mais en douceur)

Elle a 12 ans 10 mois et 26 jours.

Son père est Svabhanu et sa mère Durlaba. Son mari a pour nom Vidambaka fils de Rama (nom de sa sa mère) Son service est d’apporter de l’eau.


Suka Uvaca

Suka Muni, lorsqu’il vient de terminer son discours sur Rasa lila proclame le surnaturel pouvoir de l’écoute des affaires amoureuses de Krishna et des gopis.

vikriditam vrajava dhubir idam ca visnoh shradanvito
nusrnuyad atha varnayed yah
…etc..

Quiconque écoute ou bien décrit d’un coeur ouvert les aventures rasikas de Krishna et des Gopis de Vraja, obtiendra la plus haute dévotion pour Krishna, enfin, il se guérira de la luxure, cette maladie du coeur et trouvera un calme éternel.

Parfois certains disent que les gopis et Krishna ressentent une joie délicieuse dans les lilas terrestres (du Vraja manifeste) (à travers leur relation “adultère”) mais qu’une fois dans le monde spirituel, cette relation change et devient maritale.

Bien que Jiva Goswami dans le Gopala Champu ait donné aux lilas extra maritales de Krisha une fin différente (Krishna épouse les Gopis), (et ce pour des raisons qu’il a expliquées, et que nous verrons plus avant)

Ne serait il pas injuste que les sadhakas aient savouré cette rasa tout au long de leur sadhana, et qu’ils devraient s’en priver dans le monde spirituel (lilas non manifestes).

Cela irait à l’encontre des réalisations profondes de Srila Thakur Mahasaya quand il dit:

“Ce que j’ai contemplé dans mes pratiques, je l’obtiendrais quand je vivrais dans mon corps spirituel. La seule différence est une question de maturité. Mangue verte-mangue mûre.”

Les mahajanas de tous les temps ont décrits les lilas de Radha Krishna comme éternelles, donc les limiter en pensant que les relations extra-conjugales de Krishna et des pastourelles sont temporaires est contraire aux conclusions des Sastras.

(*) Les descriptions extra maritales décrites dans le Gopala Champu par Jiva Goswami se terminent par le mariage officiel, suggérant au lecteur que l’union reconnue par la société représente le standard idéal.

Mais ceci est la compréhension de ceux qui ne comprennent pas la profondeur des conclusions de Jiva Goswami.

Je ne peux dans ce cadre donner les arguments de Goswamipada cités par Mon éternel Guru ( peut être dans un futur proche…)

Mais le fait est que Jiva Goswami adhère aussi aux conclusions des autres mahajanas.


Jiva Goswami

En 1515 venant de la ville de Prayag, alors qu’il venait de quitter Vrindavan Sriman Mahaprabhu vit arriver Sri Rupa Goswami et son jeune frère Anupama.

Le Seigneur se dirigea sur Nilacala (Puri) et les 2 frères partirent pour Vrindavan, mais c’est dans leur voyage de retour au Bengal qu’Anupama quitta la planète, en laissant derrière lui un fils qui allait faire parler de lui dans le milieu des Vaisnavas: Jiva Goswami.

Né en 1512 selon l’ouvrage, le bhakti Ratnakar, Jiva Goswami aurait rencontré Sriman Mahaprabhu à Ramakeli.

Très jeune il étudia la grammaire et la réthorique, et inspiré par l’extraordinaire renoncement de ses deux oncles (Rupa et Sanatan) lui aussi coupa tous ses liens avec le monde matériel et se retrouva à Navadvip sous le pretexte de continuer de plus hautes études, mais au Srivas angan il reçut la miséricorde de Nityananda qui, plein d’amour parental pour Jiva, posa ses pieds de lotus sur sa tête.

Il lui fut conseillé de partir rejoindre Rupa et Sanatan, car le Seigneur Chaitanya avait des plans pour eux tous.

Néanmoins pour éxécuter la grande mission il resta 6 ans à Kashi et devint le brillant élève de Sri Vaschaspati.

Une fois en possession de Tous les textes védiques il partit enfin pour Vrindavan.
Son inconcevable érudition, et son intelligence hors du commun lui permit d’écrire une profusion d’ouvrages (les 6 sandharbas, Gopal Champu, Madhava Mahotsava, Sutra Malika, Dhatusamgraha etc…..)

Arrivé au Radha Kunda (Arit) il acheta les 2 kundas et devint le deuxième Mahanta du lieu prenant la suite de Raghunath Das Goswami.


Deux amants inséparables

Voila deux amants inséparables:

« kapatya »(le faux jeton) et « prathista »(l’orgueilleux) Les sadhus (hommes simples et généreux) sont libérateurs de gens simples, certes pas des « tordus ». Le kapatya n’accepte jamais l’essence, quand une chose est simple et droite, son esprit torturé lui en donne une vision déviée, il voit de travers, il spécule sans cesse.

Le sage Jiva Goswami dit: celui qui est réellement endormi peut facilement être réveillé mais celui qui fait semblant n’a aucune chance.

Ainsi ce kapatya boiteux est amant de la prostituée prathista (imbue d’elle même)


Lokanath lokera jivana

Lokanath lokera jivana ….

Gurudeva est le seigneur du monde, il est la vie même du monde
Narottam Thakur par ces mots révèle de profonds secrets
(Les attributs de Gurudeva)

Le SAMASTI GURU est une manifestation directe de Krishna.

Pour libérer les êtres empétrés dans les filets de la matiére (les chaînes de maya) il assume cette forme pour exécuter ce délicat sauvetage. Il insuffle guru shakti à certaines grandes âmes de ce monde et pour ce faire il entre en chacun d’eux en tant qye VYASTI GURU.

Jiva Goswami a dit que le samasti Guru est présent dans tous les vyasti gurus de ce monde, pour secourir en arrachant les jivas de la poigne de fer de maya.


Le sens du mot RAGA.

Traduire par un mot est une tâche impossible mais on peut essayer de dire:

“Raga est une passion amoureuse qui, comme une soif tenace nous tient absorbé dans l’amour de notre divinité d’élection.”

Le neveu de Rupa, Jiva Goswami a lui aussi son mot à dire :

Pour les yeux, contempler une belle forme, n’a besoin d’aucun encouragement. De même le pratiquant sera attiré par la divinité d’une manière irrésistible.Raga c’est cela.


Les Kundas et leur histoire

Ce que l’on doit savoir sur Radha kunda quand on est un inconditionnel de Srimati Radharani et que l’on désire recevoir sa Miséricorde illimitée (aspirants-manjaris) cadeau offert au monde par le Grand Chaitanya.

C’est Raghunath Das Goswami qui a dès 1533 obtenu la propriété des deux étangs et des terres les entourant. Les deux réservoirs ont été creusés selon ses directives selon la forme qu’ils ont actuellement. Sept actes de propriéte ont été rédigés en langue persane. et en 1576 Raghunath Das a « vendu » la propriété (lacs d’Arit à l’époque) pour la somme de 238 roupies. L’acquèreur a reçu cette propriété libre d’impots et en parfaite condition.

Personne à partir de ce jour ne pourra prétendre à aucun droit sur cette propriété.
Le deuxième mahanta fut donc le Grand et respecté Jiva Goswami la cèdera à Srila Krisnadasji. L’acte fut rédigé par Bari Khan Haider Gadhar et Muqqadam daté du 6 mai 1842

Il était stipulé que ceux qui utiliseraient les eaux des deux kundas à des fins agricoles seraient considérés comme des offenseurs de l’Empereur. De même façons que nul ne pourrait couper un arbre sans être puni par la loi.

Le 4 ème mahanta fut Nanda Kishor Ji puis lui succéda Sri Vrajakumar Das Ji (1672). Au fil du temps, malgré la force de ces actes au nom de Jiva Goswami, beaucoup ont essayé (avec une absurde tenacité) d’enfreindre les principes premiers qui avaient été établis pour le bien des hommes de foi. Ceci continue mais la volonté des mahantas a toujours maintenu un standard de pureté pour préserver ces deux joyaux de spiritualité.


RUCI: LE GOÛT

Visvanath Chakravatipada l’auteur du commentaire du fameux verset de Rupa Goswami (adau sraddha tata sadhu sanga etc..) après avoir décrit NISHTA passe mantenant á RUCI.

Le dévot est en plein processus de purification. Le feu de ses pratiques dévotionnelles brûle toutes les impuretés du coeur.

Ici il n’y pas de mysticisme bon marché, de mystères cachés…

Les Goswamis ont décrit la méthode- elle fonctionne pour tous, peu importe les qualifications matérielles du disciple…..seules comptent sa foi et son enthousiasme, la qualité de son écoute, son sérieux à vouloir le but (PREMA), son attachement au Guru et aux sadhus…

Ruci, le disciple commence à gouter bhakti car il est moins tourmenté par les désirs matériels. Par les anarthas qui encombraient son existence…

Jiva Goswami décrit ce stade: RUCI comme le désir d’atteindre Krishna par le service mais au moyen de l’intelligence.

Le désir de servir Krishna favorablement est la vie même de la bhakti.
Mais avec ce désir nait celui de l’atteindre.
Et enfin un troisième désir vient à naître, celui d’établir une relation tangible avec lui.

Le symptôme marquant de RUCI est que tout moment passé sans discuter de sujets spirituels qui tournent autour de Krishna se ressent comme du temps perdu.


Le nom tout puissant

Maintenant, aprés avoir développé de la foi les Écritures disent qu’il est vital d’écouter…

Mais de qui doit on écouter????

Le Bhakti Sandharba (Texte 202) de Jiva Goswami répond à cette question:

« On doit écouter de celui qui a parfaite experience des Écritures et de Krishna »

La rareté de ce genre de personne est encore accrue par le fait que cette personne doit en plus avoir le même genre d’attirance pour Krishna que le candidat, il doit être plein d’affection pour son disciple et bien entendu plus avancé en spiritualité que lui.

Si aucun sadhu n’est disponible, on doit se mettre soi-même à lire, car de toutes façons la récitation du Nom et du Bhagavatam est la méthode par faite pour l’âge de Kali.

Plus le néophyte avancera plus il sera capable de trouver le Maestro décoré des qualités auxquelles viennent s’ajouter que jamais ce sadhu n’accepte de rémunération, sa récompense se trouve dans la joie qu’il éprouve à impartir les enseignements relatifs à la bhakti.

Rupa Goswami dans l’upadesamrita dit que le Nom ne dépend d’aucun rite préparatoire ni de l’initiation.

Ainsi celui qui ne reçoit pas l’initiation correspondant aux 18 syllables du Gopal mantra peut il espérer connaître la réussite dans son adoration.


Jiva Goswami

Jiva Goswami (ascète de la bhakti médievale) a écrit:

Ceux qui ont foi dans les Écrits spirituels continuent de pratiquer avant et après d’avoir atteint leur but tout comme un voleur d’or que l’on ne peut plus contrôler.

Simplement croire en Dieu est insuffisant. Une adoration constante, un attachement profond doit accompagner la croyance et ainsi la renforcer.

C’est dans une relation particulière que s’épanouissent les sentiments spirituels qui peuvent nous assurer que l’on a atteint le stade de rasa.

Il existe 5 types d’échanges: shanta, dasya, sakya, vatsalya et madhurya

Dans santa rasa l’aspirant a surpassé ses misères matérielles. Il en tire une certaine joie mais sa relation avec Krishna est balbutiante.

Lorsque les ingrédients du premier stade (santa) se trouvent amalgamés à de l’affection, on se trouve sur la plateforme de dasya rasa ( le dévot aime servir et voit Krishna comme son maestro).

Ensuite Sakya rasa contient tous les ingrédients de santa et dasya mais l’aspect respectueux, révérencieux, l’admiration craintive, ont disparus laissant place à une relation amicable, chaleureuse. Comme pour les rasas précédentes sakya est enrichi des 3 premières.

Vient ensuite, vatsalya qui est une relation familiale, parentale, plus intime encore, plus protectrice et chaleureuse.

La dernière, la plus sublime est madhurya, l’amour conjugal qui a tous les avantages des précédents et aucun inconvénient.

D’innombrables textes ont traité de madhurya rasa. Le grand Chaitanya a sonné le clairon. Il a chanté haut et fort les gloires de Madhurya et l’a goûté dans la démesure.

Historiquement aucun personnage de ce calibre a manifesté ce genre de sentiments transcendants. Parler de lui, étudier sa doctrine, écouter ses conseils et ceux des maestros qui ont prêché dans son sillage, ont pour effet de nous faire avancer dans ce chemin difficile qu’il a balisé et défriché pour nous dans sa grande bonté.


Bhakti

Qu’est ce que la Bhakti?

Sa définition n’est pas aisée puisque bhakti est transcendentale.
Sandilya la décrit comme un attachement plein d’amour pour Dieu.

Rupa Goswami lui dit:

Bhakti est la manifestation de haladini shakti, (sa fonction propre.)


C’est Jiva Goswami qui, pour la première fois a defini bhakti comme fonction de hladini shakti de Bhagavan Sri Krsna. Cette shakti donne la felicité, l’extase. ..

C’est Krsna qui l’injecte dans le coeur de ses adorateurs de manière à ce qu’ils ressentent ce que Lui, ressent.


Mais comment savoir si la Bhakti est une shakti de Krishna et non du Jiva?
La sruti dit que Krshna est éternellement non manifesté, on ne peut le voir que par l’aide de sa propre shakti.


Yamevaisa…..(mundaka upanisad 3.2.3.)


C’est seulement celui qu’Il choisit Lui même qui est à même de le voir et de le connaitre.


La sruti dit aussi que la Bhakti conduit personnellement le jiva à Krishna.
Matara Sruti confirme que la bhakti seule donne la possibilité de Le voir
(bhaktireva enam……)


Il est CLAIR QUE LA BHAKTI EST LA SHAKTI DE BHAGAVANè


Bhakti implique le service amoureux pour le Seigneur Krsna. Ce service pour Lui est l’essence mème de la Bhakti. Tout comme dans la philosophie kantienne ou le service doit impérativement être désinteressé, le dévot doit exclusivement servir son Seigneur pour Son Seul plaisir.


Mais à la difference de Kant ou les motivations sont sèches et catégoriques, le Service de dévotion envers Krsna est la fonction éternelle, naturelle de l’âme, ce qui rend cette fonction plaisante et pleinement satisfaisante.


Le dévot servant exclusivement pour le plaisir de son Seigneur, participe à ce plaisir. Il faut observer sur ce point que ce plaisir provenant d’un acte de service est banni par le dévot car il le voit comme une obstruction à ce même service. Le fait est que ce service teinté de la moindre intention de plaisir indépendant se verrait privé du suprême délice issu de Sudha Bhakti.


Il est vraiment dommage que cette idée de service détaché de tout intérêt personnel ne soit ni compris ni appréciée par ceux qui ne peuvent harmoniser et reconcilier avec leur propre égo.


Ils auraient tendance à croire que cette voie est réservée à des intellects faibles et au tempérament trop soumis.


Il faut comprendre qu’au monde spirituel, ou l’Amour authentique reigne en roi: SERVIR EST PAR AMOUR ET AIMER EST LA LOI LA REGLE.


En amour le sacrifice est pure réalisation et l’effacement est satisfaction totale.
Dans l’amour, chacun dans la relation amoureuse se sent déficient sans l’autre, chaque participant veut se rapprocher de l’autre et gagner son amour par affection et service.


Et la grande particularité dans l’amour divin est que Krsna lui même se sent redevable envers son dévot, il éprouve plus de joie à se sentir controlé que de le dominer.


GURU TATTVA (initiation)

DIKSA ou initiation

Jiva Goswami en donne une définition claire: la fonction qui implante le savoir divin et nettoie tous les péchés s’appelle Diksa selon les Acaryas (Maîtres vénérables au savoir parfait)


Quel est ce savoir divin?


C’est la connaissance qui met en lumière l’identité du Suprême et qui repose toute entière dans le mantra, ainsi que la relation entre la créature et son créateur.


Le Chaitanya Caritamrita précise:

L’identité intrinsèque de l’être est celle d’un serviteur loyal de Krishna. L’être est une énergie marginale à la fois différente et semblable de Krishna.


Malgré cette relation éternelle, subjugué par l’ignorance et enchanté par les chimères de l’illusion, l’être s’identifie faussement avec ce qu’il croit être le Moi et oublie sa relation salutaire éternelle avec Sri Hari (Krishna).Il place son attachement dans des objets temporaires (famille, argent…)


Sans une véritable relation avec Dieu, l’être conditionné erre et se réincarne dans des espèces vivantes toutes plus pénibles les unes que les autres. Seul Sri Guru peut étendre sa miséricorde et littéralement pulvériser les attaches, les chaînes de maya (illusion)et insuffler la puissante énergie de Bhakti dans le coeur du disciple, lui permettant d’établir une relation éternelle avec Hari Krishna, son Seigneur chéri. Tel est DIKSA


Dans le mantra est comme programmée la forme absolue de Dieu et par la Grâce insigne des sadhus et du Guru Krishna va entrer dans le coeur du disciple par le pouvoir du mantra, et rendre son corps, son mental et son air vital équipés spirituellement pour se dédier à son Seigneur.


Bhakti devi

Dieu peut apparaître dans la dynastie des Yadus comme Krishna ou bien il peut dans la dynastie des Raghus se manifester comme Rama….

Tout cela se fait par Son pouvoir indépendant. Ainsi Bhakti Devi qui est Sa puissance interne apparaît dans les sens du dévot par la seule volonté de Krishna.
Le service d’amour rendu à Krishna est donc sans cause apparente.

On peut lire dans le Bhagatam le mot souvent répété (yadrccaya) « par chance » exemple: « si quelqu’un par chance atteint bhakti « 

Bhakti est comme Krishna non dépendante d’aucune cause extérieure.
Bhakti Devi est comme Krishna: éternelle. Si la bhakti n’était pas totalement spirituelle elle n’aurait aucune chance de fasciner Krishna. Elle spiritualise ce qu’elle touche.


Jiva Goswami dit que la Bhakti conduit chacun près de Krishna. Krishna est subjugué par Bhakti. Bhakti donne une expérience de la joie véritable à tel point que Krishna goute sa propre félicité à travers elle et donne de la joie aux autres par Bhakti.


Guru Seva

Nous continuons notre investigation sur tout ce qui a trait au Guru pour ensuite passer en revue le tattva sur le disciple.

Cette présentation arrive à point car beaucoup de courants d’idées circulent dans le vaisnavisme. Il n’est pas question ici d’un groupe, ou d’une école particulière, il s’agit, à la lumière des enseignements de Chaitanya Mahaprabhu et des 6 Goswamis de Vrindavan de nous donner une idée claire de cette philosophie qui a offert ses preuves (Il suffit de se rendre au Radha Kunda pour rencontrer des sadhus qui ont réalisé dans cette vie présente leur identité spirituelle, et c’est bien la seule chose que l’on recherche. l’amour pur pour Radha Krishna)

Ce but tant recherché ne peut être atteint que par la grâce d’un sad guru et chaque pratiquant devrait faire un bilan rétrospectif pour constater objectivement où il en est, et agir en rapport.

Jiva Goswami dans son Bhakti Sandarbha dit: visesatha sevam kuryat et par ces mots il insiste sur le service spécial que le disciple doit rendre à son guru.


le blanc est la couleur des vaisnavas

Il y a tant de subtilités dans la bhakti que celui qui ne possède pas une source authentique de savoir peut se fourvoyer facilement. Les Mahabhagavats heureusement ne disent jamais rien qui ne soit étroitement prouvé par les Écrits des Goswamis oú bien par les grands Écrits classiques (Puranas-Vedas…) On voit défiler au Radha Kunda toutes sortes de sadhus dont l’attire est tout à fait pittoresque. Turbans, dhotis, longuis, kurtas…certains sont drapés dans des tissus jaunes, d’autres safran…etc mais la véritable couleur pour les Gaudya vaisnavas selon le Hari-bhakti-Vilasa (Écrit par le Grand Jiva Goswami dont les conclusions en la matière sont indiscutables) est le blanc.

Sukta-vasanityam raktamcaiva vivarjayet

Portez du blanc et surtout pas du rouge (ou du safran)


Dans le paddathi de Dyanachandra Goswami il est dit que le disciple doit méditer sur son Guru revêtu de vêtements blancs immaculés. Il est aussi mentionné que le disciple aussi doit se “voir” comme un jeune homme brahmin suivant Chaitanya Mahaprabhu et portant des vêtements scintillants, propres et blancs

Pour réaliser combien le mantra donné par le Guru est de toute première importance et comment il est impensable qu’il soit transmis au disciple autrement que PERSONNELLEMENT ET PAR VOIE ORALE l’histoire de l’épouse de Advaita Acarya et le mantra reçu en rêve par Madhavendra Puri en est la preuve

sita kohe bahu bhagye toma painu dekha; dehatma shodhana koro diya mantra diksha tabe puri sitare krishna mantra dila; dekhite dekhite puna antarhita hoila
jagi sita mata kohe kiba camatkare; svapnaveshe puriraja mantra dila more
acarye kohila sita sarva vivaraNa; tiho kohe bhagye tuya khaNdila bandhana
prabhu sei mantra puna vidhi anusare; shubha kshane samarpila sva bharya sita re

« Sita devi dans un rêve dit à Madhavendra Puri: « Je m’estime bénie de vous rencontrer et si vous le voulez bien sanctifiez mon existence et me donnant le mantra d’initiation.

Une fois que Madhavendra Puri eut satisfait sa requête en donnant à Sita le krishna-diksha-mantra le rêve se termina.

Sita raconta toute l’histoire à son époux Advaita Acarya qui plus tard coisissant le moment propice donna le mantra de nouveau à Sita.”


Kama rupa bhakti

Kama rupa bhakti

Rupa Goswami emploie le terme kama rupa ragatmika bhakti (devotion spontannée qui a pris la tournure du désir sexuel)

Ce sentiment ne se trouve que dans le monde des gopis. Jiva Goswami dit que le mot Kama s’emploie généralement pour définir le désir dans sa forme égoiste et reste au niveau de l’existence conditionnée. Mais ici il est utilisé pour montrer l’attitude des gopis, qui pensent :

“Faites que Krishna obtienne de moi, tout le plaisir qu’il veut”. Voila cette compétence de samartha rati dont il était question hier.

De par l’intensité du sentiment, de simples activités externes (baisers, caresses…) sont traduits immédiatement en actes de grande affection amoureuse totalement altruiste (de part et d’autre).

Ici bas il ne peut y avoir de contact charnel dénué d’intérêt égoiste personnel.

Visvanath Cakravati (Krishna Bhavanamrita) décrit la rencontre de Radha et de Krishna l’après midi. Ils s’enlacent et s’embrassent, échangent des caresses, Et ces baisers et caresses augmentent la Beauté de leur Amour comme la lune et ses rayons. En analysant il semble qu’il y a deux éléments mais pour l’observateur la lune et ses frais rayons ne font qu’un.

Quand Radha ressent du désir (kama) pour Krishna ce ne peut être que son prema qui se manifeste et rien d’autre.

Chacun à Vraja ressent une dévotion passionnée pour Krishna (ragatmika bhakti) Ils veulent tous unir leurs sens avec Sa forme, son goût, son odeur…et ils le font selon leur statut particulier..mais celui des gopis est unique .

Ici se rejoignent les deux sentiments décrits dans les deux ouvrages de Rupa Goswami

Le kama rupa bhakti du bhakti Rasamrita sindhu

Et le samartha rati de Ujjvala nilamani

Remarque de toute importance :L’Amour de Radha est tellement spontanné qu’Elle n’a nul besoin d’entendre Krishna ou de le voir. Il est présent à l’intérieur et à l’extérieur à tout instant.

Cet amour est (Svata siddhah) auto manifesté, il ne nait d’aucune source extérieure.

Ainsi l’Amour de Radha et des gopis pour Krishna est représenté par ces samartha rati et sambhogeccha mayi kama rupa bhakti

C’est l’intense désir de l’union de tous les membres avec Krishna pour Sa seule satisfaction.


Le flot de manjari bhava

Nos délibérations sur tous ces sujets confidentiels ont une puissance qu’il serait difficile de voir immédiatement.

Ces sujets augmentent l’identification car il s’agit bien de cela dans ce processus, une intense ardeur pour s’identifier(et cette tenacité existe déjà a l’état latent chez la manjari)à l’objet de nos rêves.

Cette force est révélée par Jiva Goswami dans son Gopala Champu

Krishna et Radha Roi et Reine des pâturages de Vraja et autres résidents de cet endroit, sont incapables, même légèrement d’adoucir la dureté de mon cœur cruel.

Mais cet amour incroyable qu’ils ont pour Krishna et l’amour qu’Il leur prodigue en retour a le pouvoir à un moment ou un autre de faire fondre ce cœur et le liquéfier.

En d’autres mots celui qui pense à cet amour, ou si même il en entend parler et s’en souvient, il en est profondément affecté.

Par l’écoute, la récitation et la méditation de l’affection des manjaris (comme Rupa ou Rati Manjari…) et de leur grand enthousiasme pour servir, le même désir se manifeste et la même attitude interne. Cette soif (ou appétit) grandit par le truchement de la pratique journalière jusqu’à se transformer en gadha lauliya (ardent désir) qui pour finir a pour résultat d’obtenir le service de Radha Krishna dans les jardins de Vrindavan.

Sanatan Goswami a dit que ce service est l’objet central extraordinaire des pratiques spirituelles.

Rupa Manjari et les siens sont apparus dans la forme des Goswamis à l’époque de Chaitanya à Navadvipa (Bengale) et ils ont distillé toute l’essence des écritures de façon à propulser les étudiants qui rapidement peuvent acquérir l’attitude juste pour servir Radha Krishna (service intime des manjaris)

Narottam Das a écrit :

“Ces deux grandes personnalités (Rupa et Sanatan)ont décrits tous les complexes rouages de l’Amour dévotieux dans leurs traités.Ils contiennent les secrets sur le Ravissement Sacré du Couple divin. La lecture ou l’écoute de tels monuments révélateurs remplit le cœur de joie transcendante. Victoire à Rupa et Sanatan qui ont dévoilé ce trésor d’Amour. Ô faites que cette fortune me soit offerte afin que j’en fasse une guirlande que je porterais aurour du cou.”


Bhakti, rare et incomprehensible

Bhagavan Kapila Deva dit à sa mère:

“Chère mère (Devahuti) Quand ils entendent parler de moi, mes dévots se précipitent à ma rencontre, exactement comme le Ganges se rue vers l’océan….”

Voici ce que l’on nomme nirguna bhakti ou bhakti dénuée d’intentions matérielles. Dans cette Bhakti, on ne trouve aucune teinte de savoir livresque, aucun désir de bon karma…c’est la bhakti véritable.

Sri Jiva Goswami a dit dans son Bhakti Sandarbha

“Cette bhakti est suprêmemement rare et définitivement pratiquement incomprehensible.”


Les gloires du Sri Kunda

Cette forme (la forme de Krishna) est toute de Divinité et de douceur condensée, Elle s’est manifestée à Vraja (Vrindavan) et Suka Muni le fils de Vyasadev, s’en est fait le porte parole en la décrivant encore et encore dans le Srimad Bhagavatam.
Lorsque les dévots entendent ces descriptions ils en deviennent par l’amour intoxiqués.


Voila, en quelques jours, comment Radha Kund accueille ses amoureux…Le disciple qui a quelque attachement pour son vénéré Gurudev, celui qui respecte et glorifie les Vaisnavas Babajis engagés dans le profond RaganugaBhajan, celui qui sait que son séjour sur les berges du Kund n’est dû qu’à la Grâce imméritée de Radhika(qui lui permet de chanter le Saint Nom, d’écouter Krishna Katha, et de se rappeler des lilas divines…)celui là retrouve tout de suite cette atmosphère surchargée de spiritualité joyeuse, celui là sait qu’il ne pourra jamais rembourser la dette qu’il a contracté envers le Guru, les Vaisnavas et le Kund en Personne.
On ne peut venir au Sri KUND en touriste, ni même en dévot hanté par les règles de Vaidhi Bhakti. Cet endroit unique au monde est réservé à ceux qui poursuive la Bhakti-passion.


Les plus grands Maîtres, les Goswamis, Chaitanya et les Saints contemporains ont conseillé de prendre résidence sur les berges des Kundas de Shyam et de Radha pour y pratiquer le bhajan qui conduit à l’attitude d’une servante de Srimati Radhika.


En réalité je peux vous communiquer mon sentiment, qui vient de l’expérience obtenue de la bhakti que l’on pratique ici, selon les directives de sadhus qui en parallèle avec leur avancement spirituel ont une connaissance livresque incomparable pour répondre à toutes les questions spirituelles.(ils ont souvent mémorisés de nombreux volumes de littérature Gaudya Vaisnavas et peuvent ainsi prouver leurs dires sur les bases des sastras). Ce sentiment est qu’il n’est plus possible de vivre ailleurs qu’au Sri Kunda.

Ceux qui ont la chance de rechercher ce que Chaitanyadeva (Gauranga Mahaprabhu)entre les 4 murs du Gambira est venu donner au monde (manjari Bhava) comprendront cela facilement et ceux qui y aspirent doivent venir faire leur expérience (sans préjugés), se prendre en main et certes pas céder aux turpitudes qui ont été proférées, et qui sont encore à l’ordre du jour sur ce qui se passe ici. Rien ne vaut l’expérience personnelle….

(De toutes façons, personne n’arrive au Kund par chance, mais bien par la Grâce immotivée d’un pur Bhakta (Vyasta Guru éclairé de l’intérieur par Krishna en Personne dans le rôle du Samasthi Guru) qui adresse les suppliques nécessaires à Kundesvari, pour qu’elle accepte le disciple, afin qu’il commence son bhajan.)

Si mon guru me dit de ne pas vivre au Radha Kund, je dois certainement le voir comme un test et respecter son ordre. Mais si je vois que cet ordre n’a pas de fondement, que cet ordre n’est pas conforme avec l’opinion de Rupa Goswami, Raghunath Das Goswami, je dois comprendre que mon guru doit avoir de sérieux arguments pour aller à l’encontre des sastras et des instructions des Mahajanas.
Et si mon Guru insiste et s’entête a me donner des conseils sans fondement sastrique, tout en continuant à le respecter (sans tenir compte de sa réputation extérieure) et s’il ne peut toujours pas prouver ses dires, alors on peut se poser la question?

« Vais-je perdre ma chance de rencontrer des purs vaisnavas, et de vivre à l’endroit où la pratique du bhajan est la plus haute »

À cause de cette attitude que Shriddhar Maharaj (de Navadwip) nommait: « la ténacité aveugle ».Bhaktivinode Thakur a déploré la mentalité des chercheurs mous (ennemis du progrès).


La quête est dynamique. Le meilleur test qu’un sadhaka peut passer est de faire son auto analyse, réaliser ce qu’il a vraiment réalisé.


Là où il est aujourd’hui, où en est il exactement?


Non pas dans le petit cercle dans lequel il tourne sans points de comparaison, mais dans la lente montée vers prema. (adau sraddha tata sadhu sangha etc….)
Je pose la question vitale:


« Peut-on vraiment avancer spirituellement dans un milieu où l’entend critiquer ouvertement des vaisnavas? « 


La réponse est donnée dans le Manah Siksa de Das Goswami.

Autant les Formes de Krishna et Radhika sont éternelles , les formes de leurs kundas le sont aussi. Visvanath Chakravati considère même que l’effulgence du Dham est plus belle que celle des plus belles places du monde spirituel. Les Gopis ici y ont toutes leur kunja. Ce n’est pas un endroit à vénérer de loin et encore pire en craignant de s’y fourvoyer. Quelle folie.

Heureusement bon nombre d’âmes, qui n’ont pas été influencées par une certaine propagande infâmante viennent directement sur place et peuvent progresser en développant leur relation spirituelle en pleine confiance, certainement une miséricorde particulière les a t’elle amenées jusque là car sans cela comment pourrait il en être autrement????


Pour le mois de Kartik des milliers de personnes vont venir écouter les étonnantes Krishna Katha de mon Gurudev, (Le Mahanta de Radha Kund, Représentant de Raghunath Das Goswami) et chaque année de nouvelles révélations seront transmises, à ces êtres fortunés, accroissant chaque fois la réalisation de chacun…

Avec une énergie sidérante Gurudev parlera de 16 heures à 17 heures sur le Vilap Kusumanjali ou le Radha Rasa Sudhanidhi, (comme il le fait traditionnellement depuis des décades en transportant son audience vers la cîme des gloires de Srimati Radhika et le soir Il commentera Jiva Goswami (Bhakti Sandharba) pour bien faire comprendre à son auditoire que les lilas de Radha Krishna sont un sujet confidentiel et qu’il ne peut être abordé que sous l’égide d’un guide comme Jiva Goswami, gardien de l’éthique Gaudya Vaisnavas.(inspiré puis ordonné par Mahaprabhu pour établir le tattva de sambandha-abhideya et prayojana). Ce programme permet aux sadhakas de comprendre comment aborder l’écoute des sujets délicats de bhakti rasa, sans tomber dans le piège de la facilité ou de l’offense.


Voila un ½ siècle que Gurudev, sur l’ordre de son Guru Sri Sri Kunjabihari Das Babaji inonde de nectar le Vraja Mandal. Il est le 35 ème Mahanta de Radha Kund (le premier étant Ragunath Das Goswami en 1533.) (ni même à Mathura, à Dwarka ou la bhakti n’a pas cette particulière et unique douceur… alors…..que dire de l’occident orgueilleux, mensonger avec sa course aberrante pour obtenir des plaisirs sans consistance).


Un excellent rendez vous

L’excellent rendez vous

Dans le Vilap Kusumanjali on peut lire:

”Bien que le monde entier est à la poursuite de Krishna c’est pourtant bien Lui qui t’attend au Madhana Sukhada kunda.”

Quand elle entend ces paroles prononçées par Tulsi manjari, Radha en ressent immédiatement une insupportable séparation. Ces mots surchargés de rasa lui font soudain réaliser qu’Elle a peut être là.une opportunité particuliére de voir Krishna et de le servir.

”O Subhaje (merveilleuse jeune fille)…

Mais, est il de bon aloi pour une servante de s’adresser à Sa supérieure en ces termes?

Réponse:certainement puisque Radhika est un univers de Beauté et de Douceur. Et que Par son madanakhya bhava Elle subjugue Govinda.

EN PLONGEANT AU PLUS PROFOND DE L’INTIMITÉ DE DAS GOSWAMI

Goswamipad reçoit la constante faveur de sa swamini, elle dit:

SHRUTVA VICAKSANA MUKHAD VRAJARAJA SUNOH
SHASTABHISARA SAMAYAM SUBHAGE’TRA HRISHTA
SUKSHMAMBARAIH KUSUMA SAMSKRITA KARNAPURA
HARADIBHISHCA BHAVATIM KIM ALANKARISYE

« Ce jour bienheureux viendra t’il, quand je pourrais Te parer d’un sari bleu, de soie délicate et orner ton corps d’ornements floraux. »

Das Goswami énonce ses souhaits sur les berges du Kund. Qu’ils soient prononçés dans son corps physique, où dans son corps spirituel, il esttoujours absorbé dans la conscience d’une Dasi-manjari, totalement vouée à la cause de Srimati Paramanda Rupini Radhika.

Pour cette raison sa prière est douce et adorable.

Le sadhaka, dans raganuga bhajan (tant qu’il n’a pas atteint le stade de rati) doit s’efforcer de méditer au moyen de son siddha svarupa, à bon escient et avec grand soin. Au stade de rati cette méditation devient naturelle et aucun effort ne devient nécessaire (commentaire de Krishna Das Kaviraj sur le Krishna Karnamrita.)

bahya-antar ihar dui to sadhana; bahye sadhak dehe kore shravana kirtan. mone nija siddha dehe koriya bhavan; ratri dina cinte radha krishnera sevana. (C.C.)

On connait deux pratiques
  • Externe: écoute et récitation de mantras
  • Interne: conception mentale du corps spirituel, avec lequel le sadhaka peut servir Radha Krishna nuit et jour.

Rupa Goswami mentionne la même chose dans le Bhakti Rasamrita Sindhu.

La méditation doit s’imbiber de l’esprit des Vrajabasis avec intense désir de vivre les mêmes émotions et le même ressenti.

Les Goswamis mentionnent que plus le coeur se purifie plus la manifestation de notre forme spirituelle de manjari se précise, au niveau de rati, le tout devient naturel (comme s’occuper des besoins du corps.)

Le sublime Goswami nous invite à comprendre plus de choses.

Il est au niveau de Mahabhava, il peut aller librement d’un corps à l’autre. Ses visions lui sont offertes par la bonté particulière de Srimati Radhika. Jamais Elle ne laisserait la prière fervente d’un dévot sans réponse. Sinon tout resterait vain. Ceux qui se jettent corps et âme dans le Domaine de la Belle bouvière de Vrindavan sont vraiment bénis. Ils transcendent ce corps de matière.

dehe na koriho astha marile se yama shasta, duhkera samudra karma gati

“Ne placez pas votre considération dans ce corps, qui sera certainement puni un jour ou l’autre par le déva de la mort, toute cette fuite d’activités interessées est un océan de calamités.”

Sukadeva Goswami a touché le monde de Sakhi bhava mais Rupa, Sanatan, Jiva, Raghunath ont offert le monde enchanteur de Manjaribhava. C’est à ce puits qu’il faut boire, pour arriver à la perception directe transcendante.


Le nom tout puissant (3ème partie)

La caractèristique de l’offense tient au manque de respect que l’on peut montrer vis à vis de Krishna.


Il y a beaucoup à dire sur l’intention. Le Roi Vena dont la déplorable histoire est mentionnée dans le Bhagavat récitait le saint Nom mais ne pouvait bénéficier de sa puissance car son coeur était chargé d’envie.


Parfois le pouvoir d’une chose est obstruée comme l’humidité dans le bois est l’obstruction qui l’empêche de brûler. Cette humidité dans le bois pourrait se comparer à l’offense dans le coeur de quelqu’un.


Pour dominer cette obstruction, la foi est nécessaire.

satāḿ prasańgān mama vīrya-saḿvido
bhavanti hṛt-karṇa-rasāyanāḥ kathāḥ
taj-joṣaṇād āśv apavarga-vartmani
śraddhā ratir bhaktir anukramiṣyati

Dans le commentaire de ce verset du Bhagavat Jiva Goswami (Krama sandharba ) dit que l’écoute des lilas de Krishna, ses aventures enfantines, les punitions qu’il inflige aux démons, produisent une apparition de la foi suivie de la confiance.

Graduellement l’amour fleurit.

A ajouter à cela une chose très importante:

Le nom dans cet âge particulier s’est retrouvé mixé avec la Grâce de Chaitanya. Avec sa compassion sans précédent. Sri Rupa Goswamipada a bénit le monde en soulignant que Chaitanya a inondé le monde à jamais et que ce phénomène ne sera jamais perdu.

Maintenant, aprés avoir développé de la foi les Ecritures disent qu’il est vital d’écouter…


La littérature ordinaire source de rasa?

Tout comme les plus grandes découvertes scientifiques ont souvent connu comme départ des observations du « petit monde » les grands travaux littéraires mondains peuvent aider l’aspirant à savopurer les prémices de RASA. Néanmoins l’acquisition du sentiment amoureux pour le couple divin ne saurait évoluer sans la secourable compagnie des purs représentants de cette école d’excellence.

Le strict maître Jiva Goswami est allé jusqu’à dire dans son Sarvasamvadini:

« L’étude de la réthorique, la science de l’art d’aimer (kamatrantra-gandharva) , et la pratique des arts en général sont conductifs en aidant les néophytes à goûter les douceurs de bhakti rasa pour Krishna. »

La preuve se trouve dans le Chaitanya Caritamrita lorsque Chaitanya l’immaculé avatar de notre ère (manifestation vivante de Bhakti rasa, promotteur de cette science) récite un verset extrait d’une littérature populaire (kavyaprakasa) décrivant les activités d’une simple fille de village….

Elle se lamente de la séparation de celui qui après l’avoir aimée est devenu son époux une nuit du mois de Caitra (mars-avril). Elle se remémore la brise du sud apportant jusqu’à elle le parfum des fleurs malati….etc

Mais le Grand Chaitanya ne fait qu’utiliser ce « support » mondain, Rupa qui est un fin connaisseur en rasa peut lire dans le coeur du grand homme et sait que Chaitanya ne saurait jamais se délecter de poèsie ordinaire, bien que semblant absorbé dans un texte mondain, il voit plus loin et ressent les émotions de Vraja rasa (douceurs, ravissements de Vrindavan, contemplation des Amours surnaturels de Radha et Krishna).


Lilashuka réalise l’immense douceur de Krishna

Lilasukha est sorti des griffes de l’illusion par la grâce de son ancienne maîtresse la courtisanne Cintamani qui dans ce contexte a joué le rôle du Guru-qui montre-le-chemin de la bhakti et engage le jiva à se purifier et goûter la douceur de Krishna.

Krishna est aussi Guru dans l´environnement enchanteur de Vraja….

Comme le souligne Krishna Das Kaviraj (citant un verset de Rupa Goswami) dans son commentaire du Krishna Karnamritam:

“Comment murmurer dans chaque oreille, comment flatter un messager (ère) comment habilement tromper son mari avec classe, comment se rendre dans les charmilles de fleurs dans l’obscurité de la nuit , comment faire la sourde oreille en entendant les sages conseils de la famille, et comment tendre l’oreille au moindre son de flûte…les belle bouvières de Vraja ont récemment appris tous ces arts dans l’école oú ta tendre jeunesse semble être le Guru.”

Gloires à Cintamani et à mon guru Somagiri. Toutes gloires à mon guru instructeur Sri Krishna dont la tête est couronnée par des plumes de paon.

Dés ce premier verset Lilashuka qui a réalisé la douceur de Krishna le reconnait comme son siksa Guru, ce qu’il répètera au verset 104:

“Krishna, Tu es celui qui me donne l’Amour, celui qui donne le savoir, Tu es ma fortune, Tu es ma vie et la cause de ma vie, tu es la Déité que j’adore, je n’ai que Toi.”


Les mahajanas ont réalisé que la Forme de Krishna est unique, que rien ni personne ne peut la surpasser.


Guru tattva

Qualifications du sad Guru selon les Ecrits sacrés:

  • Il est empli des réalisations divines les plus hautes de par sa foi totale et son adhérence tenace au bhajan de Krishna. Il a obtenu la grâce de son propre guru à travers la grande dévotion (attachement inébranlable)qu’il éprouve pour lui.
  • De par le savoir complet qu’il possède et de tous les compléments qui supportent les Védas il peut immanquablement détruire les doutes de ses disciples
  • Puisqu’il a atteint la réalisation totale de Sri Krishna il a donc atteint, et possède l’energie (guru kripa) dispensant pardon, miséricorde, indulgence etc.. cette qualité souveraine lui donne vigueur pour conduire le disciple sur le chemin de la bhakti et lui infuser, lui insuffler ce potentiel.
  • Enfin en lui ne subsistent ni envie, ni haine, ni convoitise. Il est plein d’un amour filial pour ses disciples, il a naturellement atteint le statut de guru.


Il a le pouvoir d’injecter PREMA dans le coeur des sadhakas (disciples) et les conduire aux pieds de Krishna.


Neanmoins une personne qui aurait bien des qualités, une haute naissance et d’autres opulences, s’il n’avait pas les symptômes ci dessus ne pourrait jamais prétendre au poste de guru.


Une fois ceci établi celui qui aurait senti en lui le zêle pour commencer le bhajan de Krishna devrait avec foi chercher le « refuge des pieds de lotus » d’un MAHAPURUSA RICHE DE TOUTES LES QUALIFICATIONS PASSÉES ICI EN REVUE, ET RECEVOIR L’INITIATION DU krishna-mantra directement de lui et selon ses expertes directives d’apprendre le bhajan.

Nous verrons prochainement les caratéristiques générales du sad guru ainsi que d’autres détails selon le Hari Bhakti Vilas de Jiva Goswami.


Les gloires du Kunda

vrajotpanna kshirashana vasana patradibhir aham
padarthair nirvahya vyavahritim adambham saniyamah
vasamisha kunde girikula-vare caiva samaye
marishye tu preshthe sarasi khalu jivadi puratah

(Sva Niyama Dashakam 9)

« Libre d’orgueil, je passerai le reste de ma vie à Radhakunda, aux pieds de la colline Govardhana, buvant le lait de Vraja et utilisant exclusivement , des vêtements, des plats ou autres articles provenant de Vraja. Je quitterai certainement mon corps en face de Shri Jiva Goswami et des autres (Goswamis). »

pura premodrekaih pratipada navananda madhuraih
krita shri gandharvachyuta charana varyarchana balat
nikamam svaminyah priyatara saras tira bhuvane
vasanti sphita ye ta iha mama jivatava ime

(Vraja Vilasa Stava 101)

« Pour avoir adoré dans leurs vies précédentes les merveilleux pieds pareils aux lotus de Shri Gandharva (Radha) et d’Achyuta (Krishna), avec la douceur éternellement fraiche du pur amour spirituel, quelques grandes âmes vivent maintenant sur les bords du kund ( l’étang)le plus cher de Swamini (Shri Radhakunda). Ces grands dévots sont ma vie et mon âme! »

shri vrinda-vipinam suramyam api tac chriman sa govardhanah
sa rasa-sthalikapy alam rasamayi kim tavad anya sthalam
yasyapy amsha lavena narhati manak samyam mukundasya tat
pranebhyo’py adhika priyeva dayitam tat kundam evashraye

(Vraja Vilasa Stava 53)

« L’agréable forêt de Vrindavana, la splendide colline Govardhana, l’arène nectarienne de la danse rasa, et que dire des autres endroits, ne peuvent égaler pas même une simple particule d’un des atomes du Shri Radhakunda. Je prends refuge en cet étang divin qui est plus cher à Mukunda (Krishna) que Sa propre vie. »


Raganuga bhakti (3ème article)

Oui, hier je posais la question sur le savoir divin (établissement d’une relation ferme avec Dieu.)

Comment l’acquérir, nous donne la réponse:

C’est le donneur du mantra (diksa mantra) qui injecte dans le coeur du disciple la semence de cette réalisation. Une contemplation solide et réguliére du mantra graduellement révèle et renforce cette relation avec Krishna.


Mais il faudra assurément que le Guru entre dans les détails et aprés l’avoir jugé utile, révèle au disciple des informations sur son identité spirituelle.


Les Goswamis de Vrindavan ont longuement traité de ce sujet, particulièrement Jiva Goswami devra être consulté (Bhakti Sandharba 312) pour plus de détails.

La méditation doit se centrer sur la forme d’un proche de Krishna que le révéré Guru révèle par miséricorde extrême à son disciple. Ceci pour atteindre la perfection désirée.


A ce moment le guru révèlera à son disciple les ONZE ASPECTS (EKADASA BHAVA) DE SA FORME ETERNELLE (CELLE DU DISCIPLE) QUI PORTE LE NOM DE SIDDHA DEHA. Forme que le disciple posséde dans le monde spirituel.

1) nama – nom de manjari;
(2) rupa (varna) – forme (complexion);
(3) vayas – âge;
(4) vesa – couleur du vêtement
(5) sambandha – relation
(6) yutha – groupe (d’une certaine sakhi);
(7) ajna – ordres
(8) seva – service
(9) parakastha –aspiration
(10) palyadasi-bhava – l’attitude à maintenir
(11) nivasa – residence.

Cette révélation s’accompagnera d’une autre de toute importance. Le Guru est lui-mème héritier d’un lignage. Il s’agit d’une chaîne inninterrompue de gurus (le GURU PRANALI) et le disciple doit en prendre connaissance. Mais dans cette liste, les gurus ont eux-mèmes bien entendu une forme spirituelle (siddha pranali) et là aussi le Guru le révèlera au disciple.


En d’autres termes l’aspirant prend connaissance de son identité de manjari
Puis des noms de tous les gurus qui se sont transmis cette science et enfin des noms spirituels de ces mêmes gurus dans la sphère spirituelle.(contrepartie céleste)


Fin de kartik

amara madhurya nitya nava nava hoy
sva sva prema nanurupa bhakte asvadoy

(Ce verset est dit par Krishna) Ma douceur est sans cesse fraîche et mes Dévots la goûtent, en proportion avec l’amour qu’ils me portent.

Puisque Radha est celle qui possède le plus d’amour pour Krishna, il va de soi qu’Elle savoure cette douceur au plus haut point.

Aujourd’hui la Grande voix de Pandiji ne résonne plus dans le grand mandir’car le dernier jour de Kartik est arrivé comme un ouragan et toute l’audience attristée s’en est allée espérant déja le prochain kartik pour recevoir encore et encore ce nectar irremplaçable:

Comme le temps passe vite…..

Pendant tout ce mois mon révéré Gurudev a pratiqué l’investigation systématique de 3 versets du Radha Rasa Sudhanidhi, nous montrant comment les Goswamis ont été chargés de mission par leur Grand Inspirateur, Sri Chaitanya deva (GaurangaMahaprabhu)

Chaitanya est allé délivrer Prabhodanandha Sarasvati des griffes de l’impersonnalisme et l’a illuminé de l’intérieur pour glorifier comme peu ont pu le faire, sa Swamini, Srimati Radharani …Puis pour comprendre le monde des lilas, à 19 heures Babaji a donné tous les soirs un discours de Jiva Goswami extrait de Bhakti Sandharba (le tattva pour comprendre les lilas)

J’ai déja, il y a quelques jours couché sur le “papier” quelques illuminations provenant de ces versets..(du Radha Rasa Sudhanidhi)

Mais pour faire revivre ces moments d’intense Govinda Katha

et permettre aux vrais assoiffés de manjari Bhava sadhana de se désaltérer à la source inépuisable que les grands saints alimentent sans discontinuer, je vais dans le blog publier mes notes sur ces pathas(discours)

Babaji a donné de vrais conseils pour pratiquer le bhajan qui plait à Radha et à ses sakhis et manjaris.

Il est impossible de trouver de tels conseils, même dans les livres des Goswamis car seuls les sat Gurus de ce calibre nous révèlent le sens caché des Ecrits sacrés que notre intelligence relative n’arrive jamais arrive à capter.

Pour ce grand rendez vous de Kartik, Babaji Maharaj n’a pas eu a faire poser des affiches ou distribuer des invitations…les vaisnavas éclairés qui connaissent ce rendez vous incontournable sont venus par milliers et le miracle de l’échange entre les auditeurs qui savent écouter avec passion et Gurudev qui parle ainsi depuis plusieurs décades , ce miracle s’est produit.

Chacun est reparti avec dans le coeur des illuminations particuliéres, directement utilisables pour la pratique de Radha Dasya.

Ceux qui ne peuvent comprendre ces choses sont vraiment infortunés.


Le monde des Manjaris

Les arcanes de manjari bhava.(unnatojjvala-rasa) le cadeau de Chaitanya Mahaprabhu offert à tous sans distinction.

Maintenant nous allons voir la contribution particulière de Chaitanya. En surface les Ecrits disent qu’il est venu établir le Yuga dharma (ce que les gens devraient faire pour se réaliser au cours de leur existence, mais en grattant la surface on trouve des motivations en core plus révélatrices de la Miséricorde d’une telle incarnation divine sans nulle autre pareille. Il va pour la premiére fois dans l’histoire de l’humanité, et ce en remontant dans les ages les plus lointains nous révéler QUI NOUS SOMMES! tout du moins cette révélation sera faite au grand jour pour ceux qui auront su saisir leur chance et attendrir leur coeur.

Le mot « manjari » semble n’ apparaître qu’à partir de 1542 dans les écrits des Goswamis de Vrindavan.Le Lalita Madhava,le dana Keli kaumudi, le Hamsa dutta, le Uddhava sandesh tous ces ouvrages des Goswamis mentionnent les manjaris. On trouve les noms de Kasturi manjari, Rati manjari, Mani manjari et Lavanga manjari dans le sublime Ujjvala Nilamani, tandis que la célèbre nomenclature du Radha-Krsna Ganoddesh Dipika donne la liste des 18 principales.(en 1550). les évidences scripturaires ne manquent pas mais notre propos est d’entrer dans le sujet sans plus tader et voir en quoi nous sommes si concernés par ces personnages….et qui sont les piliers Rupa manjari et Rati Manjari nos deux Goswamis.

Le C.C 8.209 dit…

Par nature Radharani est le juvénile arbrisseau de l’amour divin, les feuilles sont les gopis, et les fleurs de la plante…les manjaris.


Les manjaris jouissent d’une position bien particuliére. Quand Radha Govinda, sont ensembles dans un endroit secret, les sakhis rompues à l’art d’organiser ce genre de rencontre, ne peuvent s’approcher librement du couple de peur de paraître indiscrètes. Par contre les manjaris, de par un inconcevable sens du service voué auxpieds de leur swamini, Radhika, ont le loisir d’aller et venir dans le kunja pour rendre toutes sortes de services.


Chaitanya Mahaprabhu a révélé cette position secrète et ceux qui entrent dans ce cercle sont certainement les êtres les plus fortunés, les « rupanugas vaisnavas ».(les suiveurs de Rupa Manjari).


Nos désirs, utilisés au service de notre propre intérêt sont conductifs à notre perte,(veritable sabotage de notre marche vers la perfection). Mais par contre, si l’on ajuste notre approche depuis le service rendu dans ce corps actuel comme l’expliquent Narottam Das et tous les mahajans des temps modernes, les habitudes auparavant matérielles se spiritualiseront peu à peu , et le corps spirituel se manifestera proportionnellement à l’intensité du serviceoffert à Radha.

Les sastras raganugis, les Écrits de dévotion spontannée nous ont été donnés par nos Gurus, nos Gardiens, nos Pères, et plus nous avançons dans cette ligne spirituelle plus nous devons détecter nos espoirs, nos ambitions, notre véritable trésor. Nous devons obtenir cela, sortir de notre rôle de mineur exploité et clâmer notre droit à l’héritage. Même de grands sages ayant obtenu la libération des contingences matérielles, et de ce fait jouissant du plaisir dérivé de cette réalisation, deviennent soudain indifférents lorsqu’ils entrent en contact avec PREMA quand bien même n’en auraient ils goûté qu’une parcelle. Rupa Goswami qui est un fin poète et philosophe notoire, a reçu l’enseignement complet du rasa tattva de Chaitanya Mahaprabhu (le Maître absolu en la matière) ajoute, je prie pour que dans chacune de mes vies, je puisse avoir ce zêle intense, la soif et l’enthousiasme qui me feront rechercher ce grand achèvement.

On découvre 5 sortes de purs dévots, jnana bhakta, sudha bhakta, prema bhakta (hanuman), Prema para bhakta (pandavas) et Prematura bhakta dont le plus élevé est Uddhava.

Bien que Uddhava essaie d’atteindre le standard d’amour divin établi par les gopis, son espoir reste vain. L’humeur des bouvières de Vraja. Ce KAMA-RUPA-BHAKTI se subdivise encore en deux catégories: ceux qu’attire une relation directe avec Krsna (sambhogecchamayi) et la deuxième alternative, là oú se loge tout notre intèrêt: tad- bavescchatmika, catégorie où l’on trouve les dévots nourrissant les mêmes sentiments que Srimati Radharani. Parfois leur penchant va vers Krsna, parfois vers le couple en général et parfois encore tout est centré sur Radha. C’est ici que nous retrouvons nos tendres bourgeons fleuris : les MANJARIS, les petites servantes exclusives de Srimati Radhika. (leur tendres sentiments ont été nommés par Rupa Goswami l’expert en science dévotionnelle : BHAVOLLASSA-RATI (B.R.S 2.5.228).

Pourquoi la relation des Gopis est elle compétente, c’est simplement parce qu’elle a le pouvoir de contrôler Krsna.

Quant à Radha, Elle ne peut freiner l’intensité du service des manjaris a tel point qu’elle est endettée envers elles.


C’est évidemment un monde très secret et intime, ceux qui ont la chance de s’y intéresser ne peuvent imaginer leur bonheur.

MISE EN GARDE

Dans les recoins du coeur du dévot, peuvent subsister un reste de désir de gain, l’espoir d’ un statut, d’une gloire quelconque. Dans ce cas bien que les pratiques de dévotion soient présentes, l’obtention de l’amour divin ne serait être couronné de succès. La convoitise ou la colère peuvent éventuellement être subjuguées mais le désir de renommée représente le plus grand handicap.

Le DÉSIR DE RENOMMÉE (prathista) S’ASSOCIE FACILEMENT AUX ACTIVITÉS D’UN DÉVOT.C’est son plus grand ennemi. Il rampe doucement dans le coeur, silencieusement et engloutit le bateau de la dévotion comme dans des sables mouvants.

Krsna Das Kaviraj Goswami un trés grand savant compare la bhakti a une belle plante grimpante.

Quand le pratiquant est pris dans l’illusion de prathista, le tronc principal pourtant nourri avec l’eau de l’écoute et du chant s’étiole et se déssèche progressivement, tandis que des branches parasites se développent. Sripad Visvanatha Cakravati, autre grand expert en bhakti-rasa vient donner la solution:

Le bhajan est necessaire, voila qui est certain, mais il doit être pratiqué avec ENTHOUSIASME et avec grand respect.

Cette attention constante, cet enthousiasme, cette foi ont le pouvoir d’arracher toutes les mauvaises herbes et laisser la bhakti libre d’entrave.

Différentes bhaktis selon motivations

Aropasiddha bhakti: le pratiquant désire arriver à travers la bhakti pour servir ses intérêts personnels

Sangasiddha bhakti: elle est acquise en contactant des purs dévots.

Svarupasiddha bhakti. Bhakti innée, spontannée, naturelle.

Si toutefois la BHAKTI selon Jiva Goswami reste incomprehensible, elle se révèle à ceux qui découvrent les clefs pour y entrer et c’est dans svarupasiddhi bhakti qu’il faudra postuler.

Si le bhajan est pratiqué régulièrement et que le progrès ne survient pas il faudra sérieusement en chercher les causes, et les experts se rencontrent sur le même terrain: de l’enthousiasme.

Tous les symptômes comme « laya-viksep-apratipatti-kasaya-rasasvad (fatigue, endormissement, bavardages, colère, etc… pendant le chant et l’écoute sont des symptômes qui ne trompent pas) il faut y remédier sous peine de s’engouffrer dans la routine et passser à côté du sujet, du but. Une fois ces ennemis vaincus l’état d’indécision fait place à un état dit: STABLE

Dans le stade interessé, le bhajan est volontaire et conscient, désirable mais plus encore on trouve dans le Madhurya Kadambini, la descrition du stade de perfection: « dans la phase d’ADDICTION, le miroir du coeur est tellement clair que Krsna vient si refléter, on pourrait croire qu’il n’y a pas de plus haute perfection mais quand se manifeste cet état, il n’y a plus la moindre interruption…..dans les 3 phases de veille, sommeil et demi conscience, Krsna est toujours présent, c’est la bhakti constante, sans interruption.Humeur permanente.

Le coeur doit littéralement fondre en écoutant et en chantant . Et c’est la bhakti qui réalise ces merveilles.Le pratiquant va devenir très reconnaissant et sentir combien il a reçu de grâce, de bénédictions.La délectation de Rasa est devenue libre de tout obstacle, le flot coule librement. Lire dans la solitude est bénéfique mais si l’on peut écouter rasatattva d’un Rasika bhakta, Bhakti rasa se propagera d’autant plus facilement.

Bhagavat Purana dit:

Bhagavatah lila-katha rasa nisevanam (SB. 12.8.80) Vous devez savourer les divertissements décrits dans le bhagavatam.

En tout cela les Gopis de Vraja restent l’ideal à suivre. Il est absolument impossible de s’engager dans cette voie, sans avoir les connaissances en rasa tattva. Emotions dominantes, spécifications, et toutes les informations sur les manjaris sont necessaires pour pratiquer. Leur bonheur est indissolublement lié au bonheur de Radha Krishna. Radharani leur transmet tout ce qu’elle ressent multiplié à l’infini, mais jamais ne leur viendrait en tête l’idée de goûter au plaisir avec Krishna, quand bien même le voudrait Il.

Pour avancer dans la voie de manjari rasa, il sera vital de se familiariser avec ce sujet rare et épineux, mais l’intense zêle pour goûter à leur merveilleux service rendra la tâche aisée. Il faudra obtenir l’immense bénédiction des vaisnavas immergés dans Bhavollasa-rati.

Ceux qui ont le vif désir de connaître bhakti-rasa ne peuvent ignorer le monumental Bhakti -rasamrita-sindhu, oui c’est bien l’océan de la Bhakti où toutes les rasas sont expliquées en détail, mais laissons nos lecteurs s’y référer d’eux-mêmes.

Sanatan Goswami dit:

« Bien que le Bhagavatam soit la personnification de rasa pour celui qui est attiré par le Seigneur des Gopis, toute autre rasa hors madhurya rasa semblera sans intérêt. »

Cari bhaver bhakti diya nacaimu bhuvan

Dans le Chaitanya Caritamrita Mahaprabhu dit.

« Je ferais danser le monde entier en donnant les 4 rasas » mais son don le plus secret et jamais offert auparavant (adi lila 1.4.) unnatojjvala rasam, représente le sentiment le plus élevé de la bhakti dans madhurya rasa.

Le 10 ème chant du Bhagavatam est le merveilleux visage de Krsna, et Visvanath Cakravati Thakur le voit comme  » le doux sourire » de Krsna tandis que sa Rasa Lila est le joyau sublime de tous les divertissements. La rasa lila est vu par Sanatan comme »les 5 airs vitaux de Krsna », et Jiva Goswami, « les 5 sens de Krsna ».

Dans les 5 chapitres traitant de rasa, aucune mention n’est faite sur Sakhya, ou Vatsalya Rasa. Seul, l’amour des gopis y est décrit. C’est l’amour dans la douceur extrême.

Ainsi, ce sentiment de dévotion qui se developpe en écoutant sur la rasa lila, ne peut exister hors du chemin tracé par les gopis et certes pas dans Sakhya ou Vatsalya.

Quels fruits cueillera-t’on aprés écoute du divertissement de la rasa lila? Jiva Goswami, donne son opinion: « sujet de qualité suprême, puisqu’il est né de l’inspiration insuflée par l’amour des gopis »

L’amour des Gopis ne saurait jamais être teinté de mauvais goût. Il est limpide et pur.

Krishna en Personne a paré de PARAKIYA-BHAVA les Belles Gopis du Braj, elles sont les expressions de hladhini shakti (Son energie de plaisir spirituel) Radharani, et avec l’aide de Yogamaya, le nectar de l’Amour Absolu peut ainsi baigner les lilas.

Bien que les Beautés du Braj soient liées à Krsna par une relation extra maritale, paradoxalement il n’existe aucune trace de Rasa Bhasa, (relation spirituelle incompatible).

Les Gopis sont hautement expérimentées en pur Prema Rasa

Ces informations merveilleuses et confidentielles viennent du plus profond du coeur des purs dévots, des compagnons de Chaitanya. Jamais, avant eux personne n’avait mentionné la présence des manjaris et leur « bhavollasa rati » (passion ressentie dans une humeur triomphante). Celles dont la passion pour Radha surpasse l’attention donnée à Krsna pourront entrevoir le trésor de cette suprême particularité de Madhurya Rasa et se ranger aux côtés de celles qui sont touchées par un amour triomphant (bhavollasa rati). Au contraire de l’amour porté à Krsna qui se manifeste par vagues, le sentiment des MANJARIS EST UN ETAT PERMANENT. Il n’y a pas de position plus haute. (le sentiment étant indivisé). Les sakhis peuvent éventuellement, si Radha le leur demande être approchées par Krsna pour s’unir, mais même en rêve les manjaris n’éprouvent aucun désir de contact avec Krsna. Leur mental est de pur cristal.

Le Vrajavilasa stava (38) décrit en partie le service des manjaris. Je désire participer et me plonger dans le service des serviteurs de Radha dont Rupa Manjari, fait figure de proue et qui parviennent à satisfaire Vrindavanesvari en offrant du bétel, en massant Ses pieds, en fixant de doux rendez vous entre les deux amants, et qui ont gagné le droit d’aller et venir librement dans la Chambre d’Amour de Radha Krsna.

Il faut se rappeler que graduellement on atteint le stade de perfection en lisant et en écoutant sur ces adorables sujets, en compagnie de purs dévots.

Il n’y a aucun autre moyen que le chant pour executer la sadhana. C’est le seul objectif. Au stade de pratique ou de perfection le Saint Nom ne perd jamais son influence. Parvenir à Rasa darsan représente le couronnement d’une existence.


Guru tattva

Sri Guru Tattva

Caratéristiques générales du Sad Guru:

  • Il connait les Védas et leur chemin immaculé.
  • Il est calme.
  • Il est pleinement abandonné à la Bhakti de Krishna
  • Il a de profondes réalisations sur Krishna.
  • Il sait que Krishna est le bienfaiteur de ses dévots.
  • Il a donné son coeur à Krishna
  • Son corps est pur et n’est pas affecté par la maladie ni l’invalidité.
  • Il a vaincu les 6 ennemis de l’homme à commencer par la lubricité.(les 5 autres étant la colère, l’avidité, l’illusion, la vanité, et l’envie)
  • Il est reconnu par les éminents sadhus.
  • Il domine parfaitement ses sens.
  • Sa conscience est immergée dans la transcendance (Brahma nishta)

Hari Bhakti Vilasa 1- 32 à 35)

D’autres caractéristiques (spéciales)

  • Il connait toute l’argumentation, la réthorique la logique, le raisonnement, la dialectique .
  • Il a la foi totale.
  • Il parle avec affection.
  • Il est pur de coeur et miséricordieux.
  • Il est sans tare, sans pêchés .
  • Il se conduit à la perfection.
  • Il ne considère pas les fautes des autres.
  • Il posséde un amour parental pour ses disciples.
  • Il est expert en puja(cérémonie-rituel)
  • Il peut punir ou récompenser avec justesse.
  • Ses gloires sont indescriptibles.

La surprise des habitants de « Arit » fut grande quand ils virent le Beau Chaitanya danser en transe tandis qu’il s’aspergeait de l’eau boueuse des deux mares, au milieu des champs de riz.


Transporté de prema il se mit à glorifier Radha kunda.

« Entre toutes les gopis la plus chère au coeur de Krishna est Srimati Radharani, et par la même occasion son étang lui est aussi très cher. »


Les Écrits consacrés qui chantent haut et fort les louanges du Radha Kund ne peuvent se compter. Non seulement Chaitanya découvrit en personne les deux lacs mais sous ses ordres les Goswamis qu’il envoya vivre au Braj redonnèrent vie à tous les endroits oú Radha Krishna ont eu leurs (lilas) Jeux divins hors du commun..


Guru tattva


Qualifications du sad Guru selon les Ecrits sacrés:
  • 1 Il est empli des réalisations divines les plus hautes de par sa foi totale et son adhérence tenace au bhajan de Krishna. Il a obtenu la grâce de son propre guru à travers la grande dévotion (attachement inébranlable)qu’il éprouve pour lui.
  • 2 De par le savoir complet qu’il possède et de tous les compléments qui supportent les Védas il peut immanquablement détruire les doutes de ses disciples
  • 3 Puisqu’il a atteint la réalisation totale de Sri Krishna il a donc atteint, et possède l’energie (guru kripa) dispensant pardon, miséricorde, indulgence etc.. cette qualité souveraine lui donne vigueur pour conduire le disciple sur le chemin de la bhakti et lui infuser, lui insuffler ce potentiel.
  • 4 Enfin en lui ne subsistent ni envie, ni haine, ni convoitise.

Il est plein d’un amour filial pour ses disciples, il a naturellement atteint le statut de guru. Il a le pouvoir d’injecter PREMA dans le coeur des sadhakas (disciples) et les conduire aux pieds de Krishna.

Neanmoins une personne qui aurait bien des qualités, une haute naissance et d’autres opulences, s’il n’avait pas les symptômes ci dessus ne pourrait jamais prétendre au poste de guru.

Une fois ceci établi celui qui aurait senti en lui le zêle pour commencer le bhajan de Krishna devrait avec foi chercher le « refuge des pieds de lotus » d’un MAHAPURUSA RICHE DE TOUTES LES QUALIFICATIONS PASSÉES ICI EN REVUE, ET RECEVOIR L’INITIATION DU krishna-mantra directement de lui et selon ses expertes directives d’apprendre le bhajan.

( Selon le Hari Bhakti Vilasa de Jiva Goswami.)


Sujets hors du commun

Ce samartha Rati nous conduit tout droit vers les hauteurs de Bhakti Rasa.

La disposition d’esprit (émotion prédominante) de l’Amour divin érotique *(encore une fois à 380 degrés de la sensualité mondaine) a reçu dans la littérature vaisnava différents noms :

Le plus commun issu du langage sanskrit et employé dans le domaine des représentations dramatiques est :MADHURA RATI (douce affection).

*le mot érotique doit être dans le cadre des études sur la relation phénoménale entre Radha Krishna et les Gopis ce mot doit être sorti du sens ordinaire que l’on a l’habitude de trouver dans ce monde ordinaire.Le ravissement divin que procurent l’étude de ces sentiments et plus avant notre participation aux lilas de Radha Krishna doit être compris avec le sens le plus élevé de la pureté.
Plus tard Rupa Goswami (Maître en Rasas) est venu donner un terme adapté à cette qualité particulière de l’amour que l’on observe chez les gopis de Vrindavan et c’est SAMARTHA RATI (affection compétente). Un autre terme est utilisé :KAMA RUPA BHAKTI.

CES TROIS TERMES méritent d’être étudiés, car leur approche est partie même de la sadhana conductrice au ressenti des mêmes émotions que celles des gopis et plus rare encore des manjaris.

Ceci est pour les chercheurs de diamants rares….

Combien de temps passerons nous sur ce sujet…C’est immense, le cadeau fait par les Mahajanas n’a pas de prix …10 jours , un mois, une vie…des vies…

MADHURA RATI est ainsi signalé dans Bhakti Rasamrita sindhu

Krishna et ses gopis (celles qui ont des yeux de faons) connaissent 8 types de sambhoga (union) (commençant par méditer et se voir) aussi en cherchant la cause première de sambhoga Rupa parle du transport Amoureux que ces pastourelles cachent au fond de leur cœur. Ayant Krishna comme objet, cet amour atteint rasatva (Ravissement total) qui, nait chez les gopis puis atteint les deux parties. Cette irrésistible inclination passionnelle(appellée aussi priyata) est MADHURA RATI. Comment est il décelé : par ses symptômes variés comme regards langoureux lançés par le coin des yeux, mouvements des sourcils, sourires et mots doux…..

Maintenant revenons à la cause des 8 types d’union, Jiva Goswami la voit dans le désir irrésistible mutuel de s’unir.

Mais quand ce désir d’union a-t-il pris naissance ?Le fait est qu’il est et a existé de tous temps. Mais bien qu’éternel il passe de l’état latent (samanya rati) des très jeunes gopis au samartha rati manifesté au temps de leur puberté.

Mais ceci demande une profonde explication et les pratiquants y trouveront leur compte car ils sont concernés au premier degré par les moindres détails sur les sentiments des manjaris.


Loin du Kunda

De retour en Espagne, il m’aura fallu une bonne semaine pour vraiment atterrir…mais les choses ont bien changé.

Je réalise que le Kunda est un espace spirituel. Je ne suis pas ici, en Europe à penser au Kund mais il est devenu partie intégrante de mon organisme, physique et spirituel.

Je suis devenu résident au Kunda, et ce lien possède un goût d’éternité…les gens, les animaux et les plantes qui y habitent me sont chers, le reste me semble tellement loin de la vérité, tellement loin du bonheur…

Tous ces êtres qui essaient vainement par leurs propres mohines de grapiller quelques miettes de plaisir me semble pathétique….et que faire? Ils s’accrochent tellement à leurs illusions….

Chaitanya est venu inonder le 15 ème siècle de son nectar

Il a libéré tout le monde mais peu à peu le monde s’est rempli de nouveau d’ignorance et de matérialisme.

Croiser la route des Saints est devenu rarissime.

Tout commence pourtant ainsi, par inspiration, par l’influence merveilleuse que les hommes purs et libres d’envie, exerce sur l’âme désireuse de bien être véritable.

La force exceptionnelle du Kund provient de ses composantes spirituelles. Le kund est uniquement fait de substance spirituelle, de miséricorde.

Celui qui s’est un peu purifié le réalise très vite.

Tant de mahajans (grands dévots realisés) ont vécu là et ont écrit leurs réalisations pour le bien des générations présentes et à venir…Raghunath das, Sanatan, Jiva, Rupa Goswami etc….que de plumes ont tracé noir sur blanc cette voie royale, pour que les sadhakas du monde entier y puisent leur inspiration et à leur tour sortent facilement du sortilège de cette matière qui les illusionne et leur fait prendre pour destinée un chemin sans issue.

Puissante est la maya de Krishna, et tellement difficile à surmonter, mais que l’être contacte un agent du divin, ou bien qu’il arrive au Braj, une nouvelle vision des choses commencera, insoupçonnable, incroyable….

Je le souhaite à tous, encore et encore.


La bhakti expliquée succintement

La pratique de Raganuga Bhakti dans la pure tradition vaisnava, est unique parmi toutes les voies religieuses. Son mystère nécessite une approche particulière pour être perçé. Cette voie pleine de beauté mène les pratiquants (sans qualités particulières) à l’amour extatique sans précédent qui a pour nom PREMA.

C’est DANS LES OUVRAGES DE GRANDS SAINTS MAINTES FOIS CITÉS DANS CE BLOG (Sri Rupa Gosvami, Sri Jiva Gosvami, Sri Krishna Das Kaviraja et Sri Visvanatha Cakravarti, et surtout Raghunath Das Goswami, Narottam Das….) QUE LES BASES DE CETTE PHILOSOPHIE ONT ÉTÉ PORTÉES À LA CONNAISSANCE DES CHERCHEURS DE VÉRITÉ DE NOTRE ÉPOQUE.

LE MOT “raganuga” SIGNIFIE SUIVRE DANS LES TRACES DE CEUX QUI ONT UN ATTACHEMENT PROFOND POUR KRISHNA”

La bhakti peut se diviser en trois formes.

sā bhaktiḥ sādhanaṃ bhāvaḥ premā ceti tridhoditā || (Bhakti rasamrita sindhu 1.2.1)

“Cette devotion se présente de trois façons; practique (sadhana), sentiment (bhava) et Amour pur (prema).”

Au début dans le stade de la pratique (sadhana) l’aspirant commence à pratiquer pour établir une relation tangible avec Dieu.


Le verset du Bhakti Rasamrita sindhu (1.2.2) nous l’explique:

kṛti-sādhyā bhavet sādhya-bhāvā sā sādhanābhidhā |
nitya-siddhasya bhāvasya prākaṭyaṃ hṛdi sādhyatā ||

« Ce qui est accompli par les fonctions des sens, et par lequel un sentiment d’amour dévotionnel (bhava) est atteint, est appelé la pratique de dévotion (sadhana-bhakti). L’apparition d’un sentiment éternellement parfait dans le cœur est appelée le stade de l’atteinte de la perfection ».

Quand cette pratique murit le sentiment amoureux domine et culmine dans bhava.

śuddha-sattva-viśeṣātmā prema-sūryāṃśu-sāmya-bhāk |
rucibhiś citta-māsṛṇya-kṛd asau bhāva ucyate || (brs 1.3.1)

« Une manifestation distincte de l’existence divine, semblable à un rayon du soleil de prema, la cause de la tendresse de la conscience expérimentée comme des goûts différents – c’est ce qu’on appelle bhava. »


Lilashuka l’auteur béni

Hier nous sommes restés aux portes de l’oeuvre géniale de Bilvamangala Thakur (Lilashuka).


En parlant de la particularité de son mantra invocatif d’introduction, qui au lieu d’être composé d’une façon laborieuse et méditée, est sorti de sa plume dans un souffle absent de tout contròle, juste obtenu par une extase totale.


Maintenant une question se pose, comment est il possible de glorifier ces différents Gurus sans être conscient à cent pour cent. C’est donc possible pour Lilashuka car un dévot limpide comme lui pense au Guru nuit et jour dans toutes les circonstances du temps et de l’espace. Pour souligner l’importance de Sri Guru mon délicieux Gurudev (Sri Sri Ananta Das Babaji) cite le fameux verset du Prema Bhakti Candrika:

srî-guru-carana-padma, kevala-bhakati-sadma
bandô mui sâvadhâna mate,
jâhâra prasâde bhâi e, bhava toriyâ jâi
krishna-prâpti hoy jâhâ ha’te

“Puis-je servir les pieds de lotus de mon Guru avec tout le soin dont je dispose, car il est une source inépuisable de Bhakti (amour Divin) c’est par sa Grâce seule que je pourrais franchir l’océan de ce monde matériel et obtenir Sri Krishna.”

Le Maestro en Écritures, Jiva Goswami, dit dans le même registre:

“Il est IMPOSSIBLE de nous débarrasser de nos travers par nous mêmes, quelle que soit la tenacité de nos efforts… ainsi pour satisfaire Hari (Krishna) devons nous obtenir la Grâce du Guru”

LE VERSET PREMIER DE L’OEUVRE, commence par:

cintamanir jayati somagirir gurur me


Le mot jayati comme le mot jay signifie offrir son hommage à Sri Guru. Le fait que les Gurus respectifs de Lilashuka soient Cintamani et Somagiri Indique aussi Krishna directement car CHINTA signifie méditation et Krishna a manifesté tout ce qui est digne d’être médité(en incluant ses lilas-jeux-divins de la danse Rasa dont Lilashuka parlera dans son livre sans cesse) Krishna est aussi mani (joyau) le suprême joyau sur lequel méditent les plus grands sages.

Krishna aussi est appelé Somagiri car il est GIRI (montagne) et SOMA (nectar)
Donc Lilashuka offre son hommage directement à ses deux gurus ainsi qu’à Krishna qui joue le rôle de son siksa Guru…


Douces révélations…

Les sat gurus dignes de ce nom ont pour le monde une miséricorde que seuls les sots et les égoïstes compulsifs ignorent.

La grande masse des êtres se morfond et cherche des solutions pour obtenir quelque bonheur passager sans même se rendre compte, à cause du voile qui recouvre leur jugement, que personne n’est vraiment heureux. Aussi les Maestros absolus, les détenteurs de la Vérité, ne peuvent garder ce trésor pour eux car justement une de leurs nombreuses qualités est la compassion.

Ceux qui ont entendu un appel, ceux qui en sont arrivés au point de se poser de profondes questions spirituelles, ceux qui ont décidé de sortir de leur souffrance due à l’ignorance, verront leurs pas les conduire, à l’un de ces êtres lumineux et purs, le département des siddhas Gurus(leurs activités sont toujours exécutées en accord avec le divin et ils goûtent sans cesse prema)

Mon révéré Gurudeva fait partie de cette catégorie rare, oui, c’est un sauveur, il n’a pas besoin de s’efforcer, telle est sa nature bénévole et libérale.

Il n’a certes pas à courir le monde et convertir ou même convaincre…il est assis là à Radha Kunda, et au moment voulu le cœur désireux, le cœur assoiffé de Vérité finira du chercheur par croiser les pas du Sat Guru Premi bhakta. Ceux qui auront la patience, le temps ou la curiosité de lire mon blog ces jours ci, découvriront à quel point une personne comme mon Guru possède en lui non seulement la pureté totale mais comment il est inspiré dans le cœur pour transmettre le savoir divin et rendre son discours logique et absolu.

Pour commencer son explication sur la divinité, Sri Babaji fait appel à Jiva Gosvāmi:

“Il y a une masse absolue de félicité totale qui possède un pouvoir intrinsèque.”

Elle a des qualités illimitées et est la source du pouvoir divin. L’énergie (pouvoir) principale (appelée Hladhini Shakti*) possède des pouvoirs subalternes.

*Hladhini est la manifestation suprême du bonheur, la somme totale de la félicité transcendante. Sa manifestation directe est la BHAKTI (dévotion).

Le sage yogi, quand il réalise le niveau du Brahman se voit révéler cette masse de félicité dans le cœur, et devient inondé de cette bhakti qui s’empare son système interne et externe.

Alors bhakti manifeste sa suprême shakti qui prend la forme du Héros de lilas possédant elles mêmes un nombre infini de possibles.

Les textes sacrés le dénomme BHAGAVAN OU DIEU.

Sri Bhagavān est un Tattva spirituel transcendantal possesseur de tous les pouvoirs imaginables qu’ils soient matériels ou spirituels (sinon comment pourrait il être le Dieu absolu or spiritual.”

(Bhakti Sandharba 17èmechapitre)

Le commentaire Vaishnava-toshani du Shrimad-Bhagavatam (10.12.11) a établit que:

“Bhagavān est un compromis de svarūpa extraordinaire, de grandeur (opulence, majesté) et de tendre douceur.

Svarūpa a pour sens joie totale complète, grandeur majestueuse: divinité, pouvoir sur tout ce qui existe.

Douceur: indisputable, toute captivante Beauté (naturelle) excellence totale et héros de lilas.

Pour résumer: Bhagavān est un tattva super-naturel Il est éternel, conscient, et pleinement satisfait. Sa souveraineté est complète et sa Beauté indiscutable.

Sa suprématie est telle que rien ni personne ne l’égale, ni égaler ses Lilas. Tel est Bhagavān.


Sri Sri Radhakundastakam 

Verset 5

Ce très cher, enchanteur et odoriférant, Radha kunda,
Grâce auquel la treille de l’amour de Krishna
Qui porte les efflorescences du service plaisant rendu à ma reine Radha, cette treille sans attendre se met á pousser dans le cœur de celui qui pratique près de ses berges.

C’est mon seul refuge.

Verset 6

Ce très cher, enchanteur et odoriférant, Radha kunda, dont les berges abritent les charmants nikunjas (Charmilles-tonnelles) des compagnes de Radhika.
Chacune en possède un à son nom.
Dans leur parage les abeilles y bourdonnent doucement

C’est mon seul refuge.

Verset 7

Ce très cher, enchanteur et odoriférant, Radha kunda
Là, ma swamini Sri Radhika échange de doux jeux de mots sur Krishna, la lune de Vraja, avec ses chères compagnes, perchées sur une élégante terrasse construite sur la berge.

C’est mon seul refuge.

Verset 8

Ce très cher, enchanteur et odoriférant, Radha kunda                
Dans ses eaux, parsemées de fleurs de lotus fleurant bon,
Radha et Krishna enivrés d’amour, s’y ébattent chaque jour, avec leurs chères compagnes
Qui goûtent la même ivresse.

Radha kunda est mon seul refuge

Inutile de dire que ces textes sont dédiés aux rasikas bhaktas. Tant que durera ce blog, au fil des pages les secrets qui s’y cachent seront peu à peu mis à jour…

Cette fin de mars je retourne au Kunda et de là j’alimenterais le blog. A force de lire le « greed » (soif intense zèle ardent) pour entrer dans le domaine de Bhakti Rasa doit se développer. Cette vie est courte et cette naissance humaine fort rare.

Le moment n’est plus à s’agiter en tous sens…il n’y a plus guère de temps. Je pense à mes vieux compagnons de route, perdus par ci et par là et qui n’ont plus assez de force vitale pour atteindre Radha Kunda et le service pur de Swamini. Que s’est il passé?

Leur  foi est devenue un fil ténu, le zèle a faiblit au lieu d’être comme un grand chêne solide dans la tempête de maya.

Vont ils disparaître (certains l’ont déjà fait) sans gloire, sans connaître leur vraie identité? Tenacité aveugle? Orgueil? Tout cela n’est plus de mise.

Le face à face est là.

Ce monde sombre dans la folie.

Les vrais dévots veulent comme Visvanātha le dit:

« Je veux me rendre au domaine de Nanda Maharaja et devenir le bracelet que Srimati porte aux chevilles, et là je pourrais tinter, tinter doucement à son pied »

Le seul projet valable est de devenir pour l’éternité le serviteur des servantes de Radhika.

Toutes les propositions ont été rejetées par Mahāprabhu et Ramananda a révélé cette vérité, vraie entre toutes, laissant tout le reste derrière.

Ce ne sont pas des mots. Ce sont des faits puissants et éternels dédiés aux bhaktas du présent. Rupa Gosvāmi, Jiva Gosvāmi et Das Gosvāmi ont pavé la route de dalles solides et inamovibles….cette même miséricorde qui vous a fait joindre un mouvement doit être réanimée aujourd’hui pour entrer dans le sublime domaine de Srimati. Seule une sincérité hors norme maintenant permettra cette métamorphose…. sinon que de regrets…..


Pris dans les filets de l’illusion

Par le fait même de se trouver sous son emprise il est bien difficile de comprendre MAYA (l’illusion).Les objets créés sont sous l’influence du temps et de l’espace, ils composent cet environnement qui nous est familier depuis la naissance et nous voila plongés dans un rêve alors que nous pensons être éveillés.

Cette énergie matérielle (maya) forme un écran entre l’être, le JIVA (qui lui aussi est une energie) et Dieu. Tant que le jiva ne se hisse pas au niveau spirituel il n’est pas à même de briser son aveuglement.


UNITÉ ET DIFFÉRENCE

Caitanya Mahāprabhu a plongé ses puissantes racines dans différentes doctrines pour en établir une synthèse absolue (celle de Madhvācārya étant proéminente dans son choix) Des 3 autres  sampradāyas vishnouites il a renforcé Sa propre doctrine (prema dharma) par les points suivants:

Jiva Goswami fait son rapport

Dans les textes qui suivent  tout est dit sur l’acintya-bhedabheda-tattva, Caitanya a lui-même dit:

Chez Madhva j’ai extrait deux enseignements, le rejet sans équivoque de la philosophie mayavadi (vision impersonnelle de la vérité absolue) et la participation permanente au service de Krishna qui est accepté comme l’Entité Suprême.

De Ramanuja le concept de ce service rendu au Suprême ainsi qu’à ses adorateurs.

De Vishnuswami le sentiment de dépendance totale vis à vis de Krishna et la voie de raga-marga, (l’adoration innée).

De Nimbarka, la nécessité de se diriger vers le domaine protecteur de Srimati Radharani et l’appréciation exclusive de l’amour des gopis pour Krishna .

“Le Seigneur Caitanya enseigna à la masse des hommes la philosophie sankhya de l’acintya-bhedabheda-tattva, selon la quelle le Seigneur Suprême et Sa création sont simultanément un et différent. Il fit connaître cette doctrine par le chant du saint nom du Seigneur. Le saint nom enseigna-t-Il, est la manifestation sonore du Seigneur; Celui-ci étant le tout complet et absolu, il n’existe aucune différence entre Son nom et Sa forme toute spirituelle.

Ainsi, par le chant su saint nom du Seigneur, pouvons-nous entrer en contact direct avec le Seigneur. Celui qui pratique ce chant passe par trois phases d’évolution:

  1. Au début le saint nom est chanté de manière impure et offensante.
  2. Puis s’effacent progressivement les offenses, les impuretés.
  3. Et enfin est atteint le niveau du chant purement spirituel.

La première étape se voit encombrée d’aspirations multiples aux plaisirs matériels. La seconde marque une purification progressive de toutes souillures matérielles, et la dernière, celle du chant purement spirituel, donne accès à l’amour de Dieu, au niveau tant souhaité que Sri Caitanya Mahāprabhu définit comme le zénith de la perfection. »

Caitanya-caritamrta, Adi lila, Avant-propos

“…Dieu, la Personne Suprême, de qui émanent les mondes matériel et spirituel, est l’Être Spirituel Suprême. Et tout comme l’âme distincte est presque identique à ses corps grossier et subtil, le Seigneur Suprême est lui aussi presque identique aux mondes matériel et spirituel. L’univers matériel, où foisonnent les âmes conditionnées désireuses de dominer la matière, représente une manifestation de l’énergie externe du Seigneur Suprême, alors que le monde spirituel, où abondent Ses parfaits serviteurs, rend manifeste Sa puissance interne. Puisque tous les êtres sont d’infimes étincelles de Dieu, la Personne Suprême, Celui-ci est l’Âme Suprême des univers tant matériels que spirituels. Les vaiṣṇavas qui appartiennent à la ligné de Śri Caitanya appuient la doctrine de l’acintya-bhedābheda-tattva, selon laquelle le Seigneur, cause et effet de toute chose, est simultanément inconcevablement identique aux manifestations de Sa puissance et différent d’elles.

Caitanya-caritamrta, Adi lila 2:37

« …. Nous, Gaudiya Vaisnava, suivons la philosophie de Srila Ramanuja presque de la même manière. Sri Caitanya Mahāprabhu identifie l’âme jiva comme le serviteur éternel de Krishna et la situe en tant que puissance marginale du Seigneur sur la base de la philosophie de l’acintya-bheda bheda-tattva. Ceci est presque similaire au Visistadvaita vada. La philosophie Vaisnava est aujourd’hui poussée dans le monde entier par le mouvement Hare Krishna, et nous pensons que Sripada Ramanuja est un grand soutien pour la compréhension philosophique Vaisnava. C’est comme une combinaison de nyaya sruti et de smrti prasthans. La Bhagavad-gita soutient le Vedanta Sutra: brahma-sutra-padais caiva. hetumadbhir viniscitaih. (BG. 13:5.) 

brahma-sūtra-padaiś caiva
hetumadbhir viniścitaiḥ

“Ce savoir, du champ d’action et de son connaissant, divers sages l’ont exposé, en divers Écrits védiques — notamment le Vedānta-sūtra où causes et effets sont présentés avec force raison.”

Commentaire

Kṛṣṇa, Dieu, la Personne Suprême, est le plus haut maître qui soit en cette science. Pourtant, Il Se réfère aux textes reconnus, comme ceux du Vedanta, pour expliquer le point controversé de la dualité et de la non-dualité de l’âme distincte et de l’Âme Suprême. Car, cela va de soi, même les grands sages et érudits appuient leurs assertions sur les dires d’autorités. Kṛṣṇa, donc, parle selon les grands sages, parmi lesquels Vyasadeva, l’auteur du Vedānta-sūtra, qui traite parfaitement de la dualité, et son père, Parasara, qui écrivait dans ses traités religieux: aham tvaḿ ca tathānye

« Nous tous — vous, moi et les divers êtres — bien que prisonniers de corps matériels, sommes purement spirituels, au-delà de la matière. Nous sommes maintenant tombés sous l’emprise des trois gunas, chacun selon notre karma; ainsi, certains sont élevés et d’autres abaissés. Cependant, toutes ces conditions, en quoi se manifeste l’infinie variété des espèces vivantes, ne sont dues qu’à l’ignorance. Au contraire, l’Âme Suprême, infaillible, demeure spirituelle et absolue, non contaminée par les trois gunas. »

Les Vedas originels, et plus particulièrement la Katha Upanisad, établissent une distinction entre l’âme, l’Âme Suprême et le corps. De nombreux grands sages ont expliqué ce point, et Parāśara est considéré comme le principal d’entre eux.

Le mot chandobhiḥ renvoie aux différentes littératures védiques. La Taittirīya Upaniṣad, par exemple, qui est une branche du Yajur Veda, décrit la nature matérielle, l’entité vivante et Dieu, la Personne Suprême.

A diverses manifestations de l’énergie du Seigneur correspondent différents degrés de réalisation de l’Absolu. A un premier stade, où l’on dépend entière-ment de sa nourriture, sur quoi est alors centrée l’existence, se trouve une réali-sation matérialiste de l’Absolu, dite annamaya. Après cette réalisation vient une seconde, où l’on perçoit la Vérité Suprême et Absolue à travers les signes et les formes de la vie; on l’appelle pranamaya. Jnanamaya désigne celle où, au niveau de la conscience, signe de la vie, se développent les fonctions de penser, sentir et vouloir, et vijnanamaya correspond à la réalisation du brahman, où le mental et les signes de la vie sont perçus comme distincts de l’être lui-même. Et, finalement, l’anandamaya, où se réalise l’aspect de félicité qui est la nature de l’Absolu. Tels sont les cinq degrés de la réalisation du Brahman Suprême, ou brahma puccha. Les trois premiers — annamaya, pranamaya et jnanamaya — s’attachent aux champs d’action des êtres distincts; mais au-delà de tous ces champs Se trouve le Seigneur Suprême, qu’on nomme anandamaya, que le Vedanta-sutra décrit également comme anandamaya ‘bhyasat. Dieu, la Personne Suprême, est par nature débordant de félicité, et pour goûter cette félicité, Il Se déploie en vijnanamaya, jnanamaya, pranamaya et annamaya. L’être distinct est considéré comme le bénéficiaire du champ d’action matériel, celui qui en a jouissance, mais distinct de lui est l’anandamaya. Or, dans son désir de jouissance, si l’être distinct s’unit à l’anandamaya, il atteint la perfection. Voilà donc décrites avec précision les positions respectives du Seigneur Suprême (le connaissant suprême du champ) et de l’être distinct (le connaissant subordonné), de même que la nature du champ d’action.

Il est mentionné ici que les codes du Brahma-sūtra sont très bien arrangés en fonction de la cause et de l’effet. Certains sūtras, ou aphorismes, sont na viyad aśruteḥ (2.3.2), nātmā śruteḥ (2.3.18), et parāt tu tac-chruteḥ (2.3.40). Le premier aphorisme indique le champ d’activités, le second l’entité vivante, et le troisième le Seigneur Suprême, summum bonum parmi toutes les manifestations des diverses entités.

Pour le jiva brahma, l’identification est une partie de l’acintya-bheda bheda-tattva. En tant qu’âme spirituelle ou brahma identique, ou jiva brahma est identique au Brahma Suprême ou param brahma. En ce sens, l’âme jiva est avheda ou non-différente du param brahma. Mais comme le param brahma est le suprême, le plus grand, le brahma identique ou jiva brahma étant très petit, il est différent du param brahma. En résumé, le jiva brahma, qui est à la fois un et différent, est à la fois un et différent du param brahma. Parce qu’elle est appréciée simultanément, ce qui est très difficile à comprendre pour l’homme ordinaire, cette philosophie est appelée acintya-bheda bheda tattva, l’inconcevable différence et non-différence simultanées. La Katho Upanisad 2.5.13 le confirme: nityo nityanam cetanas cetananam. eko bahunam yo vidadhati kaman. C’est presque similaire au visista-dvaita vada.

En ce qui me concerne personnellement, suivant les traces de mon guru maharaj Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura Prabhupada, nous acceptons les principes de tous les acaryas, bien qu’officiellement nous appartenions à la Madhva sampradaya. Nous prenons refuge aux pieds de pareils-au-lotus de Sri Ramanujacarya car ils sont notre plus grande force pour combattre la philosophie mayavadi ».


On a vu ce qu’était le guru…

…mais maintenant qui peut on qualifier de bhakta???

Rupa Goswami dans son Bhakti rasamrita sindhu répond:

« Ceux dont le coeur est rempli de sentiments pour Krishna sont connus sous le nom de « Krishna Bhaktas »


Gloire au dhama

Jiva Goswami, considérant les diverses sortes de smaranam: nama smaranam, rupa smaranam, guna smaranam et lila smaranam, considère lila smaranam comme le plus important car dans cette pratique les autres sont automatiquement inclus.

Il faut aussi considérer que la  méditation sur les lilas de Radha Krishna est impossible sans le souvenir des lilas de Caitanya (Gauranga)

Ces pratiques prennent leur excellence en résidant à Vraja, de préférence physiquement mais y résider mentalement est aussi source d’avancement indéniable.

Aucun endroit au monde ne possède la beauté de Vraja dhama.


Gauranga bolite habe (PRARTHANA)

gauranga’ bolite habe pulaka-sarira
‘hari hari’ bolite nayane ba’ be nIra

ara kabe nitai-cander koruna hoibe
samsara-basana mora kabe tuccha ha’be

visaya chadiya kobe suddha ho ’be mana
kobe hama herabo sri-vrndavana

rupa-raghunatha-pade hoibe akuti
kabe hama bujhabo se jugala-pIriti

rupa-raghunatha-pade rahu mora asa
prarthana koroye sada narottama-dasa

Quand, mais quand mon corps tressaillera-t’il, et aurais je la chair de poule en disant: »Gauranga », et quand mes yeux se rempliront ils de larmes en prononçant le nom de Hari, Hari…

Quand Nitai Chand me donnera-t’il sa grâce, rendant sans importance tous mes désirs matériels.

Quand mon mental purifié perdra-t’il tout intérêt pour les choses de ce monde et ainsi « voir » Vrindavana.

Quand deviendrais-je anxieux pour chanter les noms de Srila Rupa et Raghunātha das Goswami, et quand ainsi pourrais je comprendre les Amours de Sri Sri Radha Krishna

Faites que mes aspirations reposent aux pieds de lotus de Srila Rupa Goswami et Srila Raghunātha Das Goswami. Telle est la prière constante de Narottama Dasa


Gopi-bhava

Srila Narottama Thakur Mahasaya dit (Sri Sri Prema Bhakti Candrika):

« Ils ont révélé le grand trésor d’amour des deux adolescents de Vrindavana  qu’il serait futile de comparer à la pureté de l’or fondu et refondu des milliers de fois.

Rupa et Sanātana Goswami, gloire à vous deux, donnez moi votre trésor que je porterais comme un présent tel un collier autour de mon cou. »

Les Écrits des goswamis, débordent de prema.

Plus on présente de l’or dans le feu, plus il se purifie. Mais la pureté des amours adolescentes de Radha Madhava sont des millions de fois au delà de cette pureté. L’amour ordinaire est une exploitation réciproque mais dans le couple de Vrindavana il est impossible de trouver la moindre trace d’intérêt égoïste.

Les vrajasundaris ne désirent que le bonheur de Radha Krishna.

Ce type d’amour totalement désintéressé a été appelé:  SAMARTHA (capable, apte)

En l’adoptant toute l’ignorance contenue dans le plaisir égocentrique matériel se trouve éliminée, rejetée au loin….

C’est cet amour que les gopis ont obtenu en servant Krishna sans rien attendre en retour.

La nature des gopis est incompréhensible pour le commun des mortels.


Guru seva

Souvent nous pensons qu’il suffit juste de se faire initier par un sad guru pour faire quelque progrès spirituel mais ce n’est pas suffisant.
 

Après le DIKSHA il est essentiel de faire le GURU SEVA, Jiva Goswami a écrit:

tat prasâdo hi swa swa nânâ-pratikâra-dustyaja-anartha-hânou bhagavat-parama-prasâda-siddhou cha mulam

“Les efforts particuliers faits par le disciple pour se libérer de ses anarthas (mauvaises habitudes) restent vains tant qu’il ne sert pas son Gurudeva et parvient à le satisfaire par ce service.”

(Sri Bhakti-Sandarbha)


C’est par la miséricorde de Sri Guru que les anarthas peuvent disparaître. Voilà ce qui plait à Sri Hari (Krishna)
 

Jiva Goswâmi a aussi écrit,

« tatra yadyapi sharanâpattyaiva sarvam siddhyati…..tathâpi vaishistya-lipsuh shaktash-chet tatah bhagavach-chhâstro-padeshtânâm bhagan-mantro-padeshtânâm vâ sri-guru-charanânân nityam-eva visheshatah sevâng-kuryât. »


Jiva Goswâmi a aussi écrit:

“Bien qu’un dévot puisse atteindre le succès spirituel, par le complet abandon de sa personne, néanmoins s’il vise quelque chose de TRÈS SPÉCIAL il doit aussi servir le siksha guru qui l’éduque avec les Écritures sacrées et le Diksha guru qui lui a donné les mantras d’une façon spéciale.”

Si Jiva Goswami souligne cette façon spéciale, c’est dire qu’il doit aussi y avoir un guru seva ordinaire

Donc de quelle nature est ce service spécial.

Une fois initié le disciple adore Hari pratique son adoration en suivant le processus de l’écoute, de la récitation des mantras, puja, etc…chaque jour.
Telle est la procédure régulière et le guru seva est une de ces procédure, voilà ce que l’on appelle le GURU SEVA ORDINAIRE


Donc quelle est la particularité de Guru-seva spécial

Quand un dévot montre un dévouement absolu au Guru et qu’il considère son Guru seva comme la pratique prédominante de sa sadhana, et qu’en dernier lieu son écoute, son chant son arcana font partie de son guru seva, cette sadhana n’a pour but que de plaire à Gurudev. (Sri Vaman Kalpa)
 

Ce dévot réalise que son Guru est Bhagavan Lui-même, et même les mantras sont son Guru personnifié. Toutes les injonctions de la bhakti n’ont plus d’autre motivation que plaire à son Guru.


Bhagavan ne manquera pas d’accorder sa miséricorde devant l’attitude d’un tel disciple, plus encore que si cette adoration lui était portée à Lui.


L’esprit de service

Une fois que le disciple a reçu les bénédictions du diksa, il serait faux de penser que ses devoirs envers le guru sont arrivés à terme. Une nécessité pour le disciple de servir son guru est là, car si le guru est satisfait du service rendu par son disciple Krishna le sera automatiquement. Comme l’observe Jiva Goswami:

tat prasado hi sva-sva nana pratikara dustyajyanartha
hanau parama bhagavat prasada siddhau ca mulam 


(Bhakti Sandharba 237)

« La satisfaction du guru est le seul moyen dont le disciple dispose pour éliminer toutes ses habitudes néfastes qu’il aurait  bien de la peine à éliminer autrement. C’est le plus sûr moyen pour lui de bénéficier de la Grâce de Dieu.”

L’exégèse de ce verset nous montre que le bhajan exécuté par le disciple va s’émailler de toutes sortes d’obstacles (souvent de puissantes tendances négatives venant de vies précédentes) qui vont venir montrer leur plus laid visage et troubler le bhajan du pratiquant.

En essayant par tous les moyens le disciple ne pourra pas surmonter ces difficultés, à moins qu’il arrive à satisfaire son Guru par son attitude. 

Ainsi le seul moyen de satisfaire Krishna, l’épine dorsale du bhajan et l’obtention de ses fruits, la destruction des mauvaises habitudes et l’atteinte de PREMA sont pleinement concentrés dans la satisfaction du Guru. (Cette satisfaction vient de la qualité du service que lui rend le disciple).


Rupa et sa quête bienheureuse

Rupa Goswami, (verset 27), dit:

“Je veux entendre le son de ta flûte entrelacé avec celui du tintement des petite clochettes qui décorent les fines chevillières de Radhika (Urjesvari) monde sonore qui enchante mes oreilles rendues sourdes par les propos mondains qui m’entourent.”

La soif de dévotion de (Rupa Goswami) est vaste comme l’océan, il exprime pourtant son incapacité. Au sommet de sa quête, sommet si élevé qu’il en est au point d’en mourir, le Goswami est gracié d’une vision de la danse Rasa (rasa lila).

Les deux parties sont là réunies:

Rasa Vihari Sri Syamasundara et ses Rasa Nayikas les célèbres gopis du Braj, héroïnes de la Rasa lila. Avez vous remarqué comme ces mots sanskrits sont élégants et sonores.

Les gopis se tiennent en cercle par la main et Krishna le Prince du Braj danse en son centre. (Cette scène est décrite dans le Caitanya Caritamrita)

Krishna est la manifestation de rasa. (raso vai sah) et les gopis des émanations de Son énergie interne. Krishna est rasa mais aussi rasika. Il savoure rasa dans sa totalité. En un mot il est la Joie absolue, le bonheur total mais il en est aussi celui qui s’en délecte le plus.

Quand il vient sur terre, il vient aussi faire goûter cette saveur unique aux êtres en général. Il choisit Vraja pour cette descente  terrestre voilà pourquoi cet endroit est si particulier.

Ce grand déploiement de plaisir spirituel entre Rasaraj Rasikendra Mauli Sri Vrajaraj Nandana  avec Maha bhava Rupini Srimati Radharani au beau milieu du cercle enchanté des belles bouvières-gopis (transcendantes énergies) forme la rasa lila. Radha est la source nourricière des gopis elle est RASESVARI, en son absence la danse (rasa) perd toute sa valeur, sa saveur extrême. Son nom Radhika ne veut il pas dire: Celle qui adore follement Krishna au point de satisfaire le désir culminant de savourer toute la profondeur de la rasa lila.

Des millions de gopis sont présentes mais l’esprit de Krishna ne peut se détourner un instant de la nubile bouvière somptueuse dont le nom seul réveille la bhakti la plus endormie dans le coeur des êtres, RADHA.

Les mots sont bien incapables de décrire cette lila telle est notre limitation, mais la bhakti révèle tout.

Le son de la flûte de Krishna est célébré dans des milliers de textes et il est toujours représenté avec elle, pourtant bien qu’il l’utilise au mieux de sa sonorité dans la rasa lila, le son émanant des clochettes qui tintent aux pieds de Srimati Radhika éclipse la mélodie du divin instrument.

Les vagues du nectar de Mahabhava émanant des chevilles sonores de Radhika surpasse en douceur la mélopée pourtant incomparable de la flûte.

C’est dire à quel point celui qui cherche asile auprès des pieds de lotus de Srimati Radhika est certain de gagner le coeur de Krishna. (Le réservoir de tous les arts transcendantaux)

Les sons mêlés deviennent inséparables. Clochettes et flûte forment un enlacement sonore sans pareil dans l’univers. 
Remarquez les lotus bleus autour de Krishna et les dorés autour de Radha…tous les jours les jeux d’eaux dans le Radha kunda.


Rupa le maitre de rasa

A longueur de son joyau de livre (Sri Sri Utkalika Vallari) le grand Rupa Goswami nous entraîne dans le domaine de Bhakti, le royaume des manjaris. Ceux qui veulent lire des livres de ce niveau pour se divertir seraient frustrés. Rupa conduit automatiquement les sadhakas à suivre son exemple dans ce puissant exercice de la séparation.

Paradoxalement il est en constante anxiété. Mais cette anxiété n’a pas la saveur de ce que l’on connaît dans le monde des formes illusoires. Rupa a possédé des milliers d’hectares de terre, un poste de premier ministre, de l’or comme s’il en tombait du ciel, une bonne naissance, de la famille, le succès dans ses entreprises humaines mais il a regardé cela comme un handicap à son existence véritable, arrivé enfin au bout de son existence il prie sans cesse avec grand empressement et zèle religieux inimitable pour avoir l’audience de sa swamini Radhika.

Dans notre sphère cette attitude est déplorable. Chacun veut contrôler et certes pas servir (sinon par obligation) mais dans la vie spirituelle cette position est recherchée.

Le service empreint d’amour pour Radhika est la vie même de la bhakti. Pour Rupa Goswami les visions s’enchaînent puis s’évanouissent, le laissant chaque fois plus anxieux.

Le service est l’épine dorsale de la bhakti. Et le service total des kinkaris (manjaris) est le plus élaboré, le plus intime, pratiquement incompréhensible. Rupa Goswami (Rupa Manjari,) est le mieux placé pour guider ceux qui ont cette vocation vers le domaine délicieux du service des manjaris. Il est le rasacarya, Maestro en rasa (ses livres sur le sujet sont considérés comme les piliers de Bhakti rasa).

L’attitude des manjaris est totalement libérée de tout sentiment de vénération ostentatoire comme les sujets à la cour du roi, ou les fidèles devant leur Dieu tout puissant.

Toute cette pratique est pratiquement scienfifique:

sadhane bhavibe yaha siddha dehe pabe taha pakkapakka matra se vicara

(Narottama Das)

Tout ce que vous imaginez et pensez au moment de vos pratiques sera atteint au moment de prendre un corps spirituel….c’est juste un question de mûrissement…. Il serait fou de penser que nos méditations répétées sur la forme, les qualités et les lilas de Radha Krishna ne se gravent pas dans le coeur, tout le processus est là, lorsqu’il est injecté par un véritable Maître et pratiqué avec ferveur, anxiété spirituelle, comme Rupa nous le montre dans sa grande compassion.

Bien qu’il soit une âme totalement libérée il prie pour obtenir la dévotion aux pieds de lotus de sa déité Srimati Radhika comme un simple sadhaka, (pratiquant).


L’humilité cette vertu diamantine

ye rupe loile nama prema upajaya
tahara laksna suno svarupa ramaraya


Sriman Mahaprabhu s’approche de Ses deux éternels compagnons-confidents (Svarupa Damodar et Ray Ramananda) et dit:

« Ecoutez comment le Saint Nom peut réveiller Prema en chacun. »


Écoutez:

trinad api sunicena taror api sahisnuna
amanina manadena kirtaniyah sada harih

On doit TOUJOURS chanter le Saint Nom, en se considérant plus humble qu’un simple brin d’herbe et plus tolérant qu’un arbre.

Il faut honorer tous les autres sans jamais prétendre être honoré soi-même.
Dans un élan d’enthousiasme communicatif l’auteur bienheureux du Caitanya Caritamrita Krishna Das Kaviraj nous engage à tresser ce verset et comme une guirlande, le passer autour du notre cou, en levant les bras au ciel….

Celui qui ne suivrait pas ces conseils (qui valent plus que tout l’or du monde et surpassent le savoir entassé dans toutes les bibliothèques), se verra frustré dans ses espoirs d’obtenir les résultats que procure le chant du Saint Nom.

Les offenses commises volontairement ou par pure ignorance par le « chanteur » freinent ou bien neutralisent totalement l’effet purificateur et la puissance du Nom. En un mot les offenses (voir lesquelles en fin de page) doivent être évitées et seule l’humilité dans le chant peut protéger le pratiquant de leur terrible effet dévastateur.

Sriman Mahaprabhu compare certaines offenses à la charge d’un éléphant fou, qui détruirait sur son passage la tendre plante de la dévotion naissant dans le coeur.

IL FAUT PROTÉGER CETTE PLANTE FRAGILE PAR LA SOLIDE CLÔTURE DE L’HUMILITÉ.

Essayons de comprendre de quelle nature est cette humilité dont parle Caitanya.
Selon Sanatana Goswami: l’humilité est ce sentiment qui habite une personne hautement qualifiée, qui pourtant se verrait dénuée de toute qualité et sans position aucune.

Cette humilité n’est certes pas ordinaire, quand on avance dans le chemin de la bhakti, plus l’influence de l’autorité divine s’amplifie proportionnellement l’épaisse ignorance liée au faux concept de l’identification corporelle diminue pour laisser place à notre véritable fonction qui est celle d’un serviteur éternel de Dieu.

Le pratiquant abandonne sa fausse autorité en la précipitant littéralement dans l’océan de l’autorité de Krishna. Résultat: comme il s’abandonne totalement, il devient une âme pleinement libérée.

Arrivé à ce stade, lorsqu’il doit pour des raisons sociales traiter ou parler avec des matérialistes, s’il en vient a ressentir une résurgence d’autorité personnelle il s’en trouve fort dérangé et chagriné.

Une vague d’humilité inonde son coeur et rejette son faux sentiment d’autorité. Pour Sanatana Goswami, humilité et dévotion sont pratiquement identiques.
L’humilité naturelle du bhakta devient le cher trésor de sa sadhana, (pratiques de réalisation).

Le Saint Nom est très satisfait de l’humilité du bhakta. L’humilité attire le pardon, la compassion du Saint Nom.

L’humilité éloigne les offenses qui détruisent la plante dévotionnelle. Avec ce verset (trinad api sunicena…) Mahaprabhu enseigne aux pratiquants  l’humilité  portée au firmament de leur réalisation.

L’humilité est la force vitale, la dynamique du Saint Nom. Chanter sans humilité fait perdre toute vigueur au Saint Nom….

Tels sont les immenses conseils du Seigneur Caitanya Mahaprabhu.


Siksastakam

Gloires au chant congrégationnel du Saint Nom de Krishna
Car il nettoie le miroir du coeur et du mental,
Il éteint le feu de forêt de l’existence matérielle
Il laisse émaner de Sa personne le lotus blanc de la bonne fortune
Qui est la vie de la jeune mariée qui a pour nom savoir spirituel
Il accroit l’océan de bonheur sacré
Il nous fait goûter une ambroisie totale à chaque pas qui se répand dans tout l’être

Sri Sri Krishna Caitanya Mahaprabhu n’a jamais eu besoin d’écrire les préceptes de sa haute philosophie car il avait pour cela à sa disposition ses compagnons intimes (comme Sri Rupa et Sanatana).

C’est à travers eux qu’il a pu prêcher sa doctrine révolutionnaire.

Néanmoins on lui doit le texte du Sri Sri Siksastakam dont le premier verset qui établit les gloires du Saint Nom.

Dans le Brhad Bagavatamrita Sanatan aGoswami dit que le Sankirtan est le moyen le plus puissant  pour atteindre le trésor d’amour de Krishna. Il est très attirant (mantra). Les Rasikas (connaisseurs) disent qu’il est le fruit de la dévotion.

Il faut se rappeler que Sri Caitanya dans ses enseignements impartis à Sanatana (Madhya lila) lui a dit que des 9 sortes de dévotion (Shrimad Bhagavatam 7.5.23) la meilleure est le Nama Sankirtan qui a le grand pouvoir de donner l’amour de Krishna.

Sankirtan signifie: glorification complète


Chaitanya Mahaprabhu

Radharani est un océan de pur Amour et Mahaprabhu, parce qu’Il a ‘emprunté’ en quelque sorte, en personnifiant, les émotions et sentiments de Radha est aussi un océan de pur Amour. Pour Sanatana Goswami, docte érudit en bhakti rasa, le pur Amour spirituel et l’humilité sont à placer sur une même ligne.


Et dans les versets du Caitanya Caritamrita que mon cher Gurudev a commenté ces jours-ci ( 2ème chapitre du Madhya Lila) Caitanya immergé dans son pur Amour dit, avec une humilité débordante: Je n’ai pas d’amour pour Krishna.
Narada Muni a rencontré son disciple Vyasadeva et lui a conseillé d’écrire une œuvre révélant à tous la nature toute spirituelle de Sri Krishna. Ce qui avait été écrit jusqu’alors était incomplet.


Mais que ce traité soit dépourvu de KAITHAVA (duperie – tromperie).


On voit beaucoup de spiritualiste dont l’extérieur est soigné et qui semblent posséder une nature saint et honnête, mais en réalité ils sont touchés par le kaithava, (fraude).


Ils nourrissent au fond d’eux-mêmes des penchants matérialistes (Gloire, honneurs, distinction).


Kaithava est bien une tendance à tromper autrui mais elle est aussi à se tromper soi-même.


Le bhajan de ces hypocrites semble intense, mais leur motivation n’est pas pure. Ils restent privés de la Miséricorde des vrais sadhus qui ne sont pas dupes de leurs motivations impures.

Babaji dit avec force:

“Le pur Amour est rare, mais bien loin d’être impossible à réaliser”

Il faut pour cela que le bhajan soit enthousiaste et passionné, sinon comment Krishna donnerait-il le pur Amour à ceux qui n’en ont pas tant envie. Ceux qui ont vu Mahaprabhu ont de la chance, mais nous aussi car on profite de son influence  et de la sadhana des Goswamis (ses représentants éternels).

Bhakti, ce mot lui-même indique l’absence de kaithava (Leurre) le sadhaka doit tout faire pour Krishna et ne rien désirer, ni du monde matériel ni du spirituel (désir de libération).


Le pur Amour spirituel descend par le parampara, encore faut il que la lignée de gurus soit incontestable.  


Pendant ses dernières 12 années Sri Caitanya ne cessa pas de montrer des sentiments de séparation extatiques (viraha) pour Radha Krishna).


Ces sentiments atteignaient un stade où le langage n’est plus compréhensibles, où les pertes de mémoire sont constantes et le comportement général chaotique.
La petite chambre où Mahaprabhu résidait est appelée le Gambira. Il ne pouvait dormir à aucun instant et dans ses moments de transe il se blessait le visage et le corps en totale inconscience.


Bien que 3 portes  gardées devaient être franchies pour aller à l’extérieur  ses compagnons retrouvaient le Gambira vide et découvraient le Seigneur de leur cœur étendu près du temple…ou bien flottant sur la mer…


Parfois Il courrait follement vers les dunes de sable les confondant avec la montagne de Govardhana.


Les transformations corporelles qu’Il subissait ne peuvent se manifester sur aucune autre personne que Lui.


Prières de Das Gosai

Deuxième Prière extraite du Sri Sri Raghunatha Dasa Goswaminah Prarthana

“J’évente maintenant le pimpant couple de Vraja, accablé de fatigue après avoir ‘dansé’ sur la scène de Cupidon, blottis au cœur du kunja sylvestre, « danse » accompagnée par les effets musicaux des coucous  et le chant bourdonnant des abeilles.”


 
Mon révéré Gurudeva commente au sujet de ce beau verset:

“Das Goswami dans son siddha svarupa contemple le yugal dans le Vilasa kunja (le nid des passions divines du couple suprême Radha Krishna)”.


Le concept corporel est un sérieux handicap pour arriver à savourer les délices de ces lilas décrites en direct par raghunath Das. Le but des Gaudiyas Vaisnavas est de SERVIR LE COUPLE ÉTERNEL, LE CŒUR PLEIN D’AMOUR, EN SUIVANT À LA LETTRE LES INDICATIONS DES MANJARIS.


Et bien sûr il  faut avoir reçu pour cela son manjari svarupa et être absorbé dans la sadhana correspondante.


Cette sadhana conduit le pratiquant directement vers le royaume des lilas amoureuses de Radha Krishna.


Sur les berges du Radha Kunda, les deux amants divins sont allongés sur un lit de fleurs au creux d’un kunja solitaire.


Aucune gopis n’est présente, seul Raghunath Das (Tulasi Manjari) se consacre à les éventer puis masser doucement leurs pieds de lotus.


Le Kunja  (Madhana sukada kunja)est renversant de beauté. Il se trouve au Nord est de Radha Kunda et à ses  4 coins trônent de puissants arbres champakas dont les fleurs multicolores embaument les 4 directions. Les 4 entrées sont gardées par des abeilles bourdonnantes qui ne laissent entrer aucun intrus.


Lorsque sat-cit Ananda rencontre Madanakya Maha Bhava le résultat en est le point culminant de l’Amour. C’est le trésor le plus convoité des Paramahamsas (les grands cygnes théistes suprêmement réalisés) c’est le trésor cher à  leurs méditation.


Raghunath Das voit cette mirifique lila du Yugal kisor qui s’accomplit sous les auspices de Cupidon (le Cupidon transcendant qui se manifeste spontanément de par l’Amour Mutuel de Radha Krishna (Amour inaltéré dénué de toute trace d’intérêt morbide).


Parfois, ici bas une danseur et sa partenaire veulent étonner et émerveiller un roi par la qualité de leurs pas de danse, dans la sphère spirituelle immaculée Radha Krishna vont étonner par leur danse ( leurs ébats) le roi Cupidon, qui n’est autre que le pinacle de leur relation. Et pour cette danse l’accompagnement musical est celui du chant des coucous et le bourdonnement des abeilles.


La danse épuise les deux « acteurs » qui transpirent aussi Raghunath voit se préciser l’aubaine d’un service personnel.


On trouve ici pour le sadhaka, le stade de pratique et le stade de perfection.
La pratique se fait par méditation (smaranam) et une fois réalisé le pratiquant fera les mêmes gestes et verra les mêmes choses décrites ici par Das Goswami. Telle est la perfection de Bhakti rasa et de la sadhana donnée avec grande miséricorde par le sat Guru.


Récapitulation

Pour parvenir à assimiler toute cette philosophie de Bhakti Rasa, il est certain que notre modeste cerveau ne peut capter que des bribes et reste incapable de vraiment nous aider.

Le cœur me direz vous…

Le cœur certes est un instrument parfait pour aborder le sujet, mais il est aussi limité, de par ses séjours dans tant d’incarnations…
Seule la miséricorde d’une grande âme peut faire que se présente la quête réelle pour cette substance particulière : BHAKTI.

Et moi la dedans, que fais-je : j’essaie de servir mon Guru, en compilant, en traduisant, en prenant de-ci de là, en coupant les chefs d’œuvre de la littérature vaisnava en petits bout, pour les faire digérer plus facilement, j’élague, je taille dans le vif du sujet…donc aujourd’hui JE RÉCAPITULE.

Je sens qu’il le faut, et pour ceux qui ont lu sur le sujet de manjari bhava, ils verront comment cette récapitulation est salutaire.


Au Radha kunda, nous ne sommes pas des gens qui courent le monde pour prêcher la bonne parole. Nous restons assis imperturbables devant l’eau sacrée et cultivons notre jardin intérieur selon les normes que le Guru nous a transmis (Guru qui Lui-même suit ses prédécesseur, tous « suiveurs » de Caitanya Mahaprabhu et des Goswamis.


On a vu et on verra que ce que nous avons reçu est unique car la bhakti possède des degrés (reflétés dans la qualités des sentiments, et la puissance des émotions.
Dans ce registre Radha est la Personne la plus élevée, et  ses sakhis sont aussi à considérer par le raffinement et l’empressement de leurs services dans la même catégorie que Radha. Leur Amour est SAMARTHA  RATI (COMPÉTENT) et ne peut être détecté chez aucun type d’autre dévot.

Donc aujourd’hui et demain je résumerais les articles sur manjari bhava et l’on pourra voir comment tout devient lumineux et plus facile à comprendre.
Le condensé, la crème de la poésie de Rupa Goswami une fois absorbée, rien au monde ne pourra plus captiver les sens, ni aucune autre beauté ne saurait émouvoir.

Les sages (totalement satisfait dans leur paix interne) deviennent indifférents à leur expérience de libération dès qu’ils goûtent la graine à peine germée de prema. Ainsi. vie après vie doit on désirer avoir grand enthousiasme, zèle,  et soif ardente pour atteindre manjari bhava.

Celui qui obtient un seul atome du parfum de Krishna prema se rit du Brahmananda.

Variétés d’héroïnes: (tout est classé selon la force de l’Amour prodigué)

  • Atomique
  • Comparativement substantiel
  • Grand
  • Et excessivement grand.

Dans le cas de Radha (Amour excessivement grand )la réponse de Krishna est proportionnelle et Il en devient subordonné.


Il est aussi endetté (subjugué) par l’amour des vrajavasis, sakhis et manjaris.
Ceux qui voient en Krishna, excessive grandeur, pompe, opulence, aspect majestueux et grandiloquence  seront privé de son aspect intime et de sa tendre douceur (Unique à Vraja).


L’Amour sacré est l’essence de la puissance interne hladhini shakti (Énergie contenant toute la joie et le bonheur (béatitude-satisfaction au sommet)
Cette énergie se manifeste dans 4 sortes de dévots

  • Le serviteur
  • L’ami
  • Le parent
  • Et l’amant (ou mari)

Dans ces 4, c’est le dernier qui goûte les émotions dévotionnelles les plus grandes et c’est pour cela que nous allons nous concentrer sur cet aspect.

Cet amour ressenti et donné est

MADHURA  RATI DONT LA FORME LA PLUS PARFAITE EST SAMARTHA  RATI


Rupa et son livre

Prayag où Rupa reçut de Caitanya toutes les composantes de ses oeuvres futures est l’endroit où est célébrée la fameuse Kumbha Mela au moment ou la planète Jupiter est dans le signe du Taureau.

Revenons à Rupa que nous avions laissé à Prayag où il reçut comme son frère Sanatana, l’enseignement personnel du Grand Caitanya.

Les deux maestros ainsi que plus tard leur neveu Jiva Goswami, armés de toutes les subtilités de la philosophie de Caitanya vont pouvoir œuvrer pour l’indubitable intérêt des êtres humains, les aider dans ce qu’ils ont de plus naturel et tangible: leur avenir au delà de leurs vicissitudes ordinaires.

Rupa est certainement le plus charismatique des saints Maestros de Vrindavana (Vraja). Dans son ouvrage de référence  le Bhakti-Rasamrta-Sindhu, Rupa pose les bases de l’école mystique de l’amour porté à Krishna, la déité d’élection des Visnouites.                                                                                                

Sadhana bhakti

Dans son entreprise pour présenter la pratique (Sadhana) de cette voie (la Bhakti) il va puiser l’inspiration dans un traité ancien de Bharata connu sous le nom de Natya sâstra.

Ce traité parle d’un concept d’esthétique en dramaturgie. En voyant des acteurs d’une représentation théâtrale, diverses émotions prennent naissance dans le cœur du spectateur, (rasas).

Rupa va hausser cette idée au niveau spirituel. Il en arrive à donner les bases d’une culture des sentiments purement spirituels (sentiments de piété, de dévotion) lorsque l’être s’imbibe des « jeux divins de Krishna » tels qu’ils sont décrits avec une précision étonnante dans le Bhâgavata Purana ainsi que dans d’autres ouvrages.